Dans une vidéo largement partagée sur Instagram, des médecins évoquent la résistance des rousses à l’anesthésie.
Une particularité qui serait due à une particularité génétique.
Contacté par TF1info, le président de la Société française d’anesthésie et de réanimation a évoqué une spécificité qui ne concerne pas tous les roux.
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Les informations examinées par les vérificateurs
Dans une courte vidéo publiée sur Instagram, un anesthésiste et un collègue chirurgien esthétique ont évoqué une particularité des rousses : elles seraient plus résistantes à l’anesthésie que les autres. « Si tu es rousse, tu t’endormiras quand même. »assurer (nouvelle fenêtre) le praticien, qui évoque néanmoins des dosages de produits plus élevés que pour les brunes ou les blondes.
Dans la légende de cette séquence, visionnée près de 2 millions de fois, il est précisé que cette particularité peut s’expliquer par « une variation génétique liée au gène MC1R, responsable de la production de mélanine dans la peau, les cheveux et les yeux. »
Parfois 20 à 30 % de produit en plus
Pour en savoir plus sur ces affirmations surprenantes, TF1info a fait appel à l’expertise du professeur Jean-Michel Constantin, président de la Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR). (nouvelle fenêtre)), il estime qu’il y a une part de vérité dans la suggestion d’une forme de résistance accrue des rousses à l’anesthésie et à la douleur en général, mais qu’en pratique, « C’est encore un peu plus compliqué. »
Le spécialiste mentionne des articles « déjà vieux » publiés dans des revues scientifiques, qui avaient mis en évidence au début des années 2000 une plus grande résistance des rousses aux produits utilisés dans le cadre de l’anesthésie. Des travaux en partie contredits (nouvelle fenêtre) par la suite aucun autre chercheur, donc pour le représentant du Sfar, il faut faire preuve de nuance. « Que leur sensibilité à l’anesthésie soit moindre est une chose, mais le lier à une variation sur un seul gène… C’est un peu court. » Il est en effet trompeur de prétendre que toutes les rousses ont une perception différente de la douleur. « Chez certains, c’est très clair, on observe la nécessité d’augmenter les doses, mais on observe aussi des phénotypes différents parmi les rousses elles-mêmes. » Pour cette raison, il y a fort à parier que « d’autres mutations génétiques sont impliquées » dans ce phénomène.
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Jean-Michel Constantin constate que les recherches consacrées à ce sujet sont restées fragmentaires. Sans doute en raison des implications relativement limitées que ces spécificités entraînent, ainsi que de l’absence de risque supplémentaire pour les patients concernés. L’expert se veut ainsi très rassurant : si les accidents graves liés à l’anesthésie restent très rares (seulement 1 pour 36 000 interventions en moyenne), les rousses ne sont en réalité pas plus difficiles à endormir.
Il est parfois nécessaire d’utiliser « 20 à 30 % de produit en plus »mais les praticiens ont l’habitude d’adapter finement les doses en fonction du profil des patients qu’ils rencontrent. « En pratique, nous disposons de moniteurs de profondeur d’anesthésie »poursuit le président de Sfar, ce qui nous permet de privilégier une approche « très personnalisé ». De même, une femme de 80 ans souffrant d’insuffisance cardiaque et de diverses comorbidités ne sera pas traitée comme le serait un jeune homme. « qui fume et boit beaucoup d’alcool le soir. »
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