Pouvant provoquer des troubles sexuels et mentaux, la molécule verra sa balance bénéfice/risque réévaluée.
Dysfonction érectile, baisse de libido, dépression, idées suicidaires… Depuis plusieurs années, les médicaments anti-calvitie contenant du finastéride font l’objet de toutes les critiques. Ils seront réévalués par les autorités sanitaires européennes, a annoncé jeudi l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). : « Le comité de pharmacovigilance de l’Agence européenne des médicaments (PRAC) vient d’entamer un nouvel arbitrage »» a déclaré l’ANSM dans un communiqué. Cette réévaluation de la balance bénéfice/risque concernera également le dutastéride, qui appartient à la même classe pharmacologique.
Vendu pendant des années sous le nom de Propecia par le laboratoire néerlandais Organon, ancienne filiale de l’américain Merck (MSD), et désormais sous forme générique par d’autres laboratoires, le finastéride est l’un des traitements les plus connus contre la chute des cheveux chez l’homme. A la posologie de 1 mg il est indiqué, indique l’ANSM, « aux premiers stades de l’alopécie androgénique chez les hommes âgés de 18 à 41 ans ». Le finastéride à des doses plus élevées (5 mg) et le dutastéride (0,5 mg) sont utilisés « dans le traitement dehypertrophie bénigne de la prostate et prévention des troubles urologiques associés ».
Certains, comme la critique Prescrireappelez à éviter simplement le finastéride contre la calvitie. En France, l’ANSM a déjà demandé aux fabricants de lister les risques sur les boîtes de médicaments et a pris plusieurs mesures pour sensibiliser les médecins et les pharmaciens. Elle assure également « surveillance continue des effets indésirables (…) notamment via les déclarations de pharmacovigilance ». Cependant, les patients reprochent à l’agence d’agir trop lentement alors que ce médicament est commercialisé en France depuis une vingtaine d’années. La demande de l’ANSM de réexaminer les risques du finastéride est « Accueillir »mais « pour les victimes souffrant de séquelles depuis de très longues années, cette réaction peut paraître tardive »a déclaré à l’AFP Sylviane Millon-Mathieu, présidente de l’Association des victimes du finastéride (AVFIN), qui regroupe les plaignants contre le laboratoire.