Divertissement

« Les Revenants », un thriller sensoriel époustouflant à la recherche des criminels de guerre syriens

Inspiré de faits réels, le premier long métrage de fiction de Jonathan Millet suit un exilé syrien sur les traces de son ancien bourreau. Le personnage principal est interprété par l’acteur franco-tunisien Adam Bessa.

France Télévisions – Éditorial Culture

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Adam Bessa dans le film "Les fantômes" de Jonathan Millet. (Cinéma Grand Eight / KRIS DEWITTE)

Premier long métrage de fiction de Jonathan Millet, Les fantômes est une plongée dans la réalité dans ce qu’elle a de plus violent et de plus brutal. Le réalisateur de 38 ans, venu du documentaire, a imaginé un thriller saisissant, une fiction donc, pour entrer de front dans l’histoire récente de la guerre en Syrie.

Le conflit qui a débuté en 2011 a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés. Le film se concentre sur quelques-uns d’entre eux. Les fantômes sort en salles le 3 juillet.

Le film est né d’une longue enquête sur les cellules d’exilés syriens chargés de débusquer les criminels de guerre du régime de Bachar Al-Assad et de Daesh qui tentaient de se faire oublier en Europe.

« J’ai passé un an à faire des recherches sur les cellules, à rencontrer certains membres, à écouter histoires tournantes, explique Jonathan Millet. C’est cette masse d’informations qui m’a permis de créer mes personnages.

Dans le rôle-titre, Adam Bessa, sobre et puissant, incarne un père qui a tout perdu. Un homme hanté par la torture et l’horreur de la guerre, tiraillé entre sa soif de justice et la tentation du pire.

Dans les rues de Strasbourg, sans relâche, il traque un homme dont il n’a qu’une photo floue, son ancien geôlier à la prison militaire de Saidnaya, en Syrie. Une chasse à l’homme hasardeuse tant les indices sont minces et l’enquêteur sur la corde raide. Ces réseaux clandestins dirigés par des citoyens de l’ombre ont réellement existé et ont notamment permis l’arrestation en 2019 d’Abou Hamza, un ancien chef de l’Etat islamique. La presse en a peu parlé.

L’odeur caractéristique du bourreau, l’odeur du jasmin dans les rues de Damas, le bruit des pas du bourreau dans la prison de Saidnaya, Les fantômes accorde une place essentielle à la sensorialité. Un choix qui résulte là encore de témoignages recueillis par le réalisateur. « Dans les prisons de Bachar, nous sommes dans le noir, donc c’est l’ouïe et l’odorat qui se développent, il explique. « On essaie d’entendre les pas du bourreau, on utilise le toucher pour savoir où on se trouve dans la prison. Tout cela me fait penser au cinéma et constitue un matériau puissant pour raconter la réalité. »

La musique, parfois forte jusqu’à l’obsession, exprime le trouble intérieur d’Hamid. Jonathan Millet laisse hors champ toutes les images trop significatives. La torture, les enfants et les conjoints assassinés, même les cicatrices du héros ne seront que suggérées.

Une fois en sécurité, que reste-t-il de ces traumatismes passés, comment faire face à ces cauchemars envahissants et obsédants ? Que faire de cette douleur incrustée dans la chair ? A travers le destin d’Hamid, l’histoire singulière de chaque exil est mise en lumière. Ce long processus de reconstruction dont l’issue n’est jamais certaine.

L'affiche du film "Les fantômes" par Jonathan Millet.  (GRAND HUIT FILMS)

Genre : Drame
Directeur: Jonathan Millet
Acteurs: Adam Bessa, Tawkeek Barhom, Julia Franz Richter
Pays : France
Durée : 1h46
Sortie : 3 juillet 2024

Synopsis: Hamid est membre d’une organisation secrète qui traque les criminels de guerre syriens cachés en Europe. Sa quête le mène à Strasbourg sur les traces de son ancien bourreau. Inspiré de faits réels.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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