Le journaliste à l’origine du scandale du Watergate et de la démission de Richard Nixon, observateur privilégié de la vie politique américaine, a publié le 15 octobre un livre où il nous emmène dans les coulisses de la Maison Blanche, et la relation particulière nouée entre Donald Trump et Vladimir Poutine.
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Donald Trump a-t-il envoyé des tests de dépistage du Covid à Vladimir Poutine, alors que son pays en manquait cruellement ? C’est ce que dit le journaliste Bob Woodward, figure historique du Washington Postqui publie les bonnes feuilles de son livre »Guerre » qui sortira mardi 15 octobre aux Etats-Unis.
Monument du journalisme américain depuis son enquête sur le Watergate menée avec Carl Bernstein, et qui conduisit à la démission de Richard Nixon en 1974, l’aguerri Bob Woodward a depuis pris l’habitude de chroniquer la vie politique du pays, et d’emmener ses lecteurs en arrière-plan. les scènes à la Maison Blanche.
C’est ce qu’il fait dans ce nouveau livre, où il estime que Donald Trump est pire que Richard Nixon. « Trump était le président le plus impulsif et imprudent de l’histoire, il a dit, et le candidat montre la même personnalité en 2024« . Pour étayer ses critiques, Bob Woodward révèle un épisode étonnant qu’il situe au début de l’année 2020, lorsque la panique s’est propagée à travers le monde face à l’épidémie de Covid-19. Donald Trump aurait secrètement envoyé des tests de dépistage à Vladimir Poutine, à une époque où les États-Unis étaient confrontés à une pénurie.
Le président russe, pétrifié à l’idée de tomber malade, lui a suggéré de ne pas faire connaître l’affaire, conseil suivi à la lettre par le président américain. Une anecdote dont Kamala Harris s’est immédiatement emparée pour critiquer sa rivale, moins d’un mois avant leur duel aux urnes : «Tout le monde en Amérique avait du mal à se procurer des kits et ce type les envoie en Russie, à un dictateur meurtrier, pour son usage personnel ?« . L’auteur évoque également ces appels téléphoniques réguliers entre les deux hommes, au moins sept selon lui depuis le départ de Donald Trump de la Maison Blanche. Quant à l’équipe de campagne du candidat républicain, ces accusations sont balayées d’un revers de main. « AAucune de ces histoires inventées par Bob Woodward n’est vraie, c’est l’œuvre d’un homme véritablement fou et déséquilibré.« .
Le livre ne se concentre pas uniquement sur Donald Trump. Le président Joe Biden est décrit comme « constant et déterminé » mais en colère en privé, selon l’auteur, qui cite ses propos grossiers visant Vladimir Poutine ou Benjamin Netanyahu le qualifiant de «un méchant qui ne s’intéresse qu’à sa survie politique« . Le Premier ministre israélien, figure clé de ces derniers mois, y apparaît, exaspéré par la vice-présidente et candidate, chaleureuse en privé, mais très critique à son égard en public. Kamala Harris dont le livre dépeint le manque de poids dans les décisions cruciales. à Washington.
Derrière ces anecdotes, toujours juteuses, Bob Woodward décrit surtout une influence américaine de plus en plus faible au Moyen-Orient et une administration incapable d’influencer la stratégie israélienne, à l’heure où une éventuelle réponse à l’Iran pourrait s’inviter dans le sprint final de la campagne présidentielle. .