Ce lundi 22 juillet au matin, Quimper a retrouvé le calme et la pluie après quatre jours de fête. En attendant que les quais se vident, les commerçants tirent déjà le bilan de cette 101e édition du Cornouaille Festival. Et ce n’est pas terrible pour tout le monde. « On était fermé dimanche, mais c’était plutôt vide les jours d’avant. On avait plus de monde la semaine avant Cornouaille que pendant le festival », soupirent Amaury et Raphaël, de Coq & Fish. Pour certains, le constat est encore plus amer : « C’était une semaine moyenne pour nous. Si on ne nous avait pas prévenus, on n’aurait pas su qu’il y avait un festival », confie une commerçante de la rue Kéréon. « Commercialement, on n’y est pas du tout », ajoute une de ses collègues du centre-ville, évoquant la météo morose du samedi 20 juillet, le pouvoir d’achat et « la malchance ».
Les clients trouvent dommage que tout ne se passe plus autour de la place Saint-Corentin. Les gens ont moins envie de flâner dans le centre-ville.
Moins de monde sur la place Saint-Corentin
Autour de la cathédrale, certains déplorent plutôt le vide laissé par le choix d’installer l’étage du fest-noz place de la Résistance. « Les clients trouvent dommage que tout ne se passe plus autour de la place Saint-Corentin. Les gens déambulent moins dans le centre-ville », constatent Dorothée et Sylvie, vendeuses à la pâtisserie Le Meur. Quelques pas plus loin, pour sa première Fête de Cornouaille, le bar Le Bretagne déplore lui aussi une activité réduite dans l’hypercentre. « Les connaisseurs sont naturellement revenus à la cathédrale, où ils sont habitués. Pour eux, c’est symbolique », confie Valérie Lagadec, la gérante.
Conscients de la situation, les présidents du Festival ont néanmoins tenu à rassurer les commerçants ces derniers jours. « Étant un festival urbain, et ayant vocation à le rester, nous souhaitons réinvestir le centre-ville, utiliser des espaces clos et ouverts », a notamment déclaré Éric Vighetti lors du discours prononcé en marge du défilé.
Les quais manquaient un peu de dynamisme avant 14h et après 20h/21h
Les salles sont bien remplies
Ce lundi matin, cependant, quelques-uns semblent satisfaits.
Le Bistrot de la Cathédrale assure qu’il n’y avait « pas moins de monde » que l’an dernier. « Tout s’est bien passé pour nous, on était quasiment tout le temps plein », ajoute Yohann, l’un des serveurs. Quelques mètres plus loin, un commerçant affiche lui aussi un visage plus optimiste : « Les résultats sont moyens, mais ce n’est pas un flop ».
Sur le boulevard Amiral-de-Kerguélen, Arthur Loubry, cogérant du bar-restaurant Sur les quais, ouvert il y a trois mois, a lui aussi un sentiment mitigé. « Globalement, on est content. On a surtout eu du monde le dimanche midi. Mais je trouve que ça manquait un peu de punch sur les quais avant 14 heures et après 20 heures/21 heures », confie Arthur Loubry. « Ça ouvrait trop tard et ça fermait trop tôt », résume-t-il.
Côté marché, les commerçants ont profité à plein de la pluie tombée samedi et des festivaliers venus s’abriter sous l’ancien couvent Saint-François. Forcément, l’ambiance y est plus légère. « Ici, ça a très bien fonctionné. Les gens ont mangé sur place, ça a créé une super ambiance », se souvient Carole, de Moka Delikatessen. Un bilan mitigé, en somme.