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Les résultats de LVMH toujours décevants

LVMH continue de décevoir. Le géant du luxe a vu son chiffre d’affaires diminuer de 4,4% au troisième trimestre, après déjà une baisse de 1% au premier semestre. Il a atteint 19,08 milliards d’euros de juillet à septembre, contre 19,96 milliards d’euros à la même période l’an dernier.

C’est inférieur au consensus des analystes cité par Barclays, qui anticipaient une croissance organique de 2% au troisième trimestre.

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Sur les neuf premiers mois, le chiffre d’affaires du groupe est en baisse de 2% à 60,75 milliards d’euros.

Une année compliquée pour le secteur

Les difficultés de LVMH s’inscrivent dans un contexte moins porteur.  » Au troisième trimestre, la légère baisse des ventes est principalement liée à la moindre croissance observée au Japon, principalement due à la hausse du yen. », selon le communiqué.

Selon le cabinet de conseil Bain, les ventes mondiales de produits personnels haut de gamme – vêtements, accessoires et produits de beauté – devraient augmenter cette année entre 0 % et 4 % par rapport à l’année précédente, à taux constants, ce qui constitue le plus important épisode de faiblesse. sur le marché du luxe depuis la pandémie de COVID-19.

Les analystes de Bank of America prédisent que le troisième trimestre sera le pire depuis quatre ans, avec des ventes organiques en baisse de 1 % par rapport à l’année précédente.  » Les consommateurs de luxe sont à bout de souffle », estiment les analystes de Bank of America dans une note, citant notamment la dégradation des ventes à la clientèle chinoise.

Hermès au dessus de la mêlée, Kering au plus bas

Les concurrents de LVMH devraient également continuer à souffrir de la situation. Son concurrent Kering, qui publiera ses résultats le 23 octobre, pourrait afficher un repli de 10,4% avec les difficultés de sa marque phare Gucci. LLe gestionnaire d’actifs Carmignac a déclaré dans une note du 11 octobre que « une contraction à deux chiffres des revenus entraîne des réductions de coûts qui pourraient être massives », pesant potentiellement sur des perspectives de croissance déjà négatives.

A l’inverse, Hermès, qui communiquera ses résultats le 24 octobre, a jusqu’ici été épargné. Carmignac déclare qu’il « devrait voir son chiffre d’affaires augmenter de +10% partout sauf en Asie (hors Japon) et en France « . Le dirigeant est également plus optimiste pour L’Oréal,  » moins touché « . Sa croissance des bénéfices  » devrait passer de 7,9% à 5% « .

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Le retour des beaux jours en 2025 ?

À plus long terme, les analystes sont convaincus que les consommateurs chinois retrouveront leur appétit pour la mode haut de gamme. Jefferies note que les prévisions sectorielles tablent déjà sur une forte accélération de la demande chinoise en 2025.

Pour Markus Hansen, manager interrogé par Reuters, qui détient notamment des actions LVMHHermès et Richemont chez Vontobel, un « manque de confiance » persiste chez les acheteurs chinois en raison de la crise immobilière qui touche le pays. Si la confiance revient, même légèrement, les dépenses en produits de luxe en Chine pourraient redevenir « assez puissant », estime-t-il.

Malgré les défis à court terme » plus effrayant que joyeux « , la société de gestion prévoit des perspectives à long terme  » plutôt positif » pour le luxe, grâce au cycle de baisse des taux monétaires et aux annonces de reprise en Chine.

Le coup final porté aux hausses d’impôts du gouvernement

Outre la baisse de la demande, LVMH devra faire face à une pression fiscale accrue.  » Les mesures fiscales contenues dans le projet de loi de finances pour 2025 réduiront le bénéfice par action des groupes de luxe basés en France de 2% à 4% pour l’année prochaine », estime le gestionnaire d’actifs Carmignac dans une note publiée vendredi.

Outre l’impact de la fiscalité sur les bénéfices, Carmignac anticipe « l’impact (négatif) de l’impôt sur le revenu supplémentaire (la Contribution Exceptionnelle sur les Hauts Revenus) sur l’effet de richesse des plus enclins à acheter des produits de luxe « .

(Avec Reuters)