Les volontés expansionnistes de Donald Trump n’ont cessé de faire parler de lui. Après les menaces d’annexion du Groenland (ainsi que du Panama et du Canada) lancées par le président élu des États-Unis, les membres du Parti républicain travaillent, rapporte Euractiv ce mardi 14 janvier, sur un projet de loi intitulé « Rendre sa grandeur au Groenland ». » – un clin d’œil au slogan « Make America Great Again ».
L’objectif de ce texte est simple : permettre au président élu de négocier avec Copenhague le rachat de cet Etat danois autonome, dès son intronisation à la Maison Blanche. « Le Congrès autorise le président à rechercher un accord avec le Royaume du Danemark pour assurer la prise de contrôle du Groenland par les États-Unis dès le 20 janvier 2025, à 12h01 »indique ainsi la facture. Par la suite, si un accord est trouvé, le chef de l’Etat américain devra soumettre le texte à toutes les commissions parlementaires compétentes.
De fortes condamnations
Si le Danemark n’envisage pas de céder son territoire, selon les informations du Journal de Wall StreetSon gouvernement a récemment envoyé un message privé à Donald Trump pour lui indiquer sa volonté de négocier des accords militaires et économiques liés au Groenland. A une condition : que ces échanges se déroulent à huis clos.
Après les récents propos du président élu américain, qui refusait d’exclure le recours à la force militaire pour mettre en œuvre son projet, la classe politique internationale n’a pas manqué de réagir. » Les États-Unis vont-ils envahir le Groenland ? La réponse est non », a déclaré le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, au micro de France Inter.
» Sommes-nous entrés dans une époque qui voit le retour de la loi du plus fort ? La réponse est oui », a-t-il ajouté, insistant sur le fait que le Groenland fait partie « de l’Union européenne » et que ce n’est pas le cas « certainement pas » laisser Washington « attaquer ses frontières souveraines ». « La souveraineté et l’intégrité territoriale du Groenland doivent être respectées »a pour sa part condamné la chef de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.
De son côté, la Russie a assuré suivre « très proche » rhétorique « dramatique » de Donald Trump. « L’Arctique est un domaine de nos intérêts nationaux (…) Nous suivons de très près l’évolution assez dramatique de la situation qui, grâce à Dieu, reste jusqu’à présent au niveau des déclarations »» a développé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
« Nous voulons être Groenlandais »
Pour rappel, le Groenland a été sous la domination de la monarchie danoise pendant des siècles, avant de devenir officiellement une colonie du pays scandinave en 1814, puis un comté à partir de 1954. En 1979, le territoire a obtenu un statut d’autonomie, qui s’est encore accru depuis 2008.
Après les sorties du futur locataire de la Maison Blanche, le Premier ministre groenlandais, Múte Egede, a également exprimé sa colère. « Nous ne voulons pas être Danois, nous ne voulons pas être Américains, bien sûr. Nous voulons être Groenlandais »» a-t-il proclamé lors d’une récente conférence de presse. Quelques jours plus tard, devant la presse locale et internationale réunie à Nuuk, la capitale du Groenland, il affirmait néanmoins sa volonté d’établir des liens plus étroits avec les États-Unis.