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À Strasbourg, la maire écolo veut expérimenter la légalisation comme en Allemagne

La maire EELV de Strasbourg Jeanne Barseghian photographiée en mai 2023 (Photo de PATRICK HERTZOG / AFP)
PATRICK HERTZOG / AFP La maire EELV de Strasbourg Jeanne Barseghian photographiée en mai 2023 (Photo de PATRICK HERTZOG / AFP)

PATRICK HERTZOG / AFP

La maire EELV de Strasbourg Jeanne Barseghian photographiée en mai 2023 (Photo de PATRICK HERTZOG / AFP)

POLITIQUE – Une proposition qui a de quoi mettre Gérald Darmanin en délire. Alors que l’Allemagne autorise la consommation et la culture du cannabis à partir du 1er avril, la maire écologiste de Strasbourg, Jeanne Barseghian, réclame la mise en place d’un « expérimentation » local pour s’éloigner d’une approche française répressive des résultats « peu convaincant ».

« Dans un espace de vie commun, nous allons avoir deux réglementations différentes, presque diamétralement opposées, entre l’Allemagne, autorisant la consommation récréative du cannabis, et la France, présentant une des législations les plus répressives d’Europe »plaide le maire dans un entretien à l’AFP.

« Forcément, ça pose des questions, et ça ne manquera pas de susciter des interrogations auprès de la population »dit-elle, soulignant l’importance de « flux permanents » transitant entre les deux pays via Strasbourg, ville frontalière dont le réseau de transport s’étend au-delà du Rhin et amène de nombreux usagers à s’y rendre quotidiennement.

« Le fait qu’un pays européen comme l’Allemagne, attaché à l’ordre public et à la santé publique, décide de modifier sa législation montre clairement qu’une politique purement répressive ne semblait ni satisfaisante ni efficace »poursuit Jeanne Barseghian. « Selon moi, cela devrait donner matière à réflexion » sur les choix politiques français dans ce domaine.

« Approche prudente »

Elle cite les chiffres de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies selon lesquels 47,3 % des adultes français déclarent avoir déjà consommé du cannabis, un chiffre plus élevé que dans n’importe quel autre pays de l’UE. La France compte 5 millions de consommateurs de cannabis, selon l’Observatoire français des drogues.

« En tant que maire d’une grande ville, je suis confronté quotidiennement aux questions d’habitants légitimement préoccupés par des trafics persistants et qui génèrent un sentiment d’insécurité, voire de délinquance et une économie parallèle », témoigne l’élu. Elle est donc très attentive à l’évolution de la législation allemande, et à ses éventuelles conséquences de ce côté-ci de la frontière.

La nouvelle loi, votée fin février au Bundestag, autorise les personnes résidant en Allemagne depuis au moins six mois à cultiver chez elles jusqu’à trois plantes pour leur propre usage, ou à se procurer jusqu’à 50 grammes de cannabis séché par mois auprès de des nouveaux « Clubs cannabiques »associations à but non lucratif.

« Cela restera très réglementé, beaucoup moins permissif que ce que l’on peut observer aux Pays-Bas »anticipe Jeanne Barseghian. « Ces clubs ne seront pas des lieux de consommation, il n’y aura pas de coffee shop », insiste-t-elle. Intéressé par cela « approche prudente »la mairie va « observez ce qui va se passer en Allemagne, ce que cette législation va générer en termes d’usages, de politique de sécurité, de réduction – ou non – du trafic, de santé publique ».

Vœu pieux?

« Et il me semblerait intéressant d’ouvrir une expérimentation à l’échelle locale transfrontalière, qui permettrait de tester à Strasbourg ce qui sera mis en œuvre côté allemand »soutient le maire.

Elle défend cette idée en soulignant « l’expérience » et des savoir-faire locaux en matière de prévention et d’accompagnement des usagers de drogues, Strasbourg et Paris étant les deux seules villes de France à disposer d’une salle de consommation à moindre risque.

« Cette salle n’est que la partie visible de l’iceberg, nous avons tout un écosystème d’associations, de médecins, d’élus qui prennent ce sujet non pas dans une logique répressive mais sanitaire : une personne en situation d’addiction, c’est une logique de santé publique. problème, il faut pouvoir l’accompagner pour sortir de cette addiction”.

Toutefois, la décision de mettre en place une telle expérimentation ne relève pas de la responsabilité des communes. Jeanne Barseghian espère trouver le soutien des autorités nationales et compte s’appuyer sur le traité d’Aix-la-Chapelle, signé en 2019 entre la France et l’Allemagne et qui autorise « exemptions » Pour « la réalisation de projets transfrontaliers »notamment en termes de « sanitaire ».

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Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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