Les coraux subissent de plein fouet les effets du réchauffement climatique. L’Institut australien des sciences marines (AIMS) a révélé mardi 19 novembre dans une nouvelle étude que le nord de la Grande Barrière de Corail a récemment subi une mortalité record, jamais enregistrée auparavant. L’agence gouvernementale australienne chargée de surveiller les récifs a constaté que douze d’entre eux enregistraient une diminution de la couverture corallienne d’environ 72 %. Dans la région nord, environ un tiers des coraux sont morts ces derniers mois.
La Grande Barrière de Corail, qui s’étend sur 2 300 kilomètres le long des côtes de l’État du Queensland (nord-est de l’Australie), est considérée comme la plus grande structure vivante au monde. Elle abrite une biodiversité extrêmement riche, avec plus de 600 espèces de coraux et 1 625 espèces de poissons.
Les résultats de l’AIMS constituent la première évaluation officielle de l’impact du quatrième événement mondial de blanchissement massif des coraux, qui a débuté en février 2023, et qui a entraîné un stress thermique suffisamment élevé pour blanchir plus de 70 % des coraux de la planète, affectant les récifs de plus de 70 pays. .
Le blanchissement se produit lorsque les coraux sont exposés à des sources de stress telles que des températures extrêmes ou des variations de pH. En réponse, ils expulsent des algues symbiotiques, les zooxanthelles, qui leur fournissent des nutriments. Ce processus blanchit les coraux et les prive de leur principale source de nourriture, compromettant ainsi leur survie.
« Très forte récidive »
« Si l’épisode stressant ne dure pas longtemps et ne se répète pas trop souvent, le corail peut survivre »explique Lucie Penin, chercheuse en biologie marine à l’Université de la Réunion. Mais la hausse des températures à la surface des océans ne laisse que peu de répit à ces colonies. « Il y a une très forte récurrence de ces événements de blanchissement, qui peuvent parfois revenir à des intervalles très rapprochés, c’est-à-dire d’une année sur l’autre. Cela ne laisse pas le temps aux coraux de récupérer : ils deviennent fragiles et finissent par mourir”poursuit le spécialiste.
La Grande Barrière de Corail a connu cinq épisodes de blanchissement massif en huit ans, liés au réchauffement des océans. Une étude publiée dans Nature en août a révélé que la température de l’eau dans cette région était plus élevée au cours des dix dernières années qu’au cours des quatre derniers siècles.
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