Les rebelles houthis menacent Israël d’une « réponse massive » aux frappes meurtrières sur le port de Hodeida
Les rebelles yéménites menacent Israël de représailles ce dimanche 21 juillet, après les frappes meurtrières menées samedi contre le port de Hodeida. Dans ce contexte explosif, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit rencontrer mardi à Washington le président américain Joe Biden.
Une nouvelle crise au Moyen-Orient ? Les rebelles yéménites ont menacé, dimanche 21 juillet, Israël d’une « réponse énorme » à ses frappes meurtrières contre le port de Hodeida, toujours en flammes, dans une nouvelle escalade régionale liée à la guerre à Gaza, entrée dans son dixième mois.
Dans ce contexte explosif, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit rencontrer mardi 23 juillet à Washington le président américain Joe Biden, avant un discours le lendemain devant le Congrès, pour tenter de renforcer les liens avec les Etats-Unis, mis à mal par le conflit à Gaza, déclenché le 7 octobre par l’attaque du Hamas palestinien en Israël.
Alliés de l’Iran, ennemi juré d’Israël, les rebelles yéménites Houthis et le Hezbollah libanais ont ouvert des fronts avec Israël, en « soutien » aux Palestiniens dans le petit territoire palestinien, assiégé et pilonné sans relâche depuis le 7 octobre. Au lendemain d’une attaque meurtrière de drone à Tel-Aviv menée par les Houthis, l’aviation israélienne a bombardé le port stratégique de Hodeida tenu par les rebelles dans l’ouest du Yémen en guerre, tuant trois personnes et en blessant près de 90, selon les insurgés.
Possible aggravation des pénuries
L’armée israélienne a déclaré avoir pris pour cible la zone portuaire, qui sert selon elle de « principale voie d’approvisionnement des armes iraniennes de l’Iran vers le Yémen », y compris « le drone utilisé dans l’attaque » contre Tel-Aviv. Alors que les pompiers continuaient dimanche à lutter contre un gigantesque incendie déclenché par des frappes israéliennes sur Hodeida, un point d’entrée clé pour le carburant et l’aide humanitaire au Yémen, les Houthis ont réitéré leurs menaces contre Israël.
« Il y a des craintes que les pompiers mal équipés ne soient pas en mesure de contenir la propagation de l’incendie » pendant plusieurs jours, a déclaré Mohammed Albasha, analyste senior Moyen-Orient pour le groupe américain Navanti, prévenant que les installations de stockage de nourriture pourraient être affectées.
Cela fait craindre une aggravation des pénuries dans ce pays pauvre de la péninsule arabique, où la guerre depuis 2014 entre les Houthis et le gouvernement a provoqué une crise humanitaire majeure.
« Des batailles insensées »
Après la frappe israélienne sur le port, la première revendiquée par Israël au Yémen, l’armée israélienne a indiqué avoir intercepté un missile en provenance du Yémen « qui s’approchait d’Israël » en direction de la ville d’Eilat. Yahya Saree a confirmé des frappes de missiles contre cette station balnéaire de la mer Rouge.
Le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale, soutenu par l’Arabie saoudite, a condamné les frappes israéliennes, tenant Israël pour « responsable de l’aggravation de la crise humanitaire ». Il a également mis en garde les Houthis contre toute tentative d’entraîner le pays dans « des batailles insensées qui servent les intérêts du régime iranien et son projet expansionniste dans la région ».
Un mois après le début de la guerre à Gaza, les Houthis ont commencé à attaquer des navires présentés comme liés à Israël au large des côtes du Yémen, et tiré des missiles sur des villes israéliennes, dont la plupart ont été interceptées. Bien plus proche que le Yémen, situé à environ 1.800 km d’Israël, le front avec le Hezbollah au Liban, est marqué par des hostilités quasi quotidiennes entre le puissant mouvement pro-iranien et l’armée israélienne.
Offensive dévastatrice
Ce dernier a indiqué dimanche avoir ciblé dans le sud du Liban, frontalier du nord d’Israël, deux « dépôts d’armes du Hezbollah contenant des roquettes et d’autres armes ». Malgré les appels urgents à un cessez-le-feu et les craintes de la communauté internationale d’une conflagration régionale, la guerre à Gaza ne faiblit pas avec la poursuite de l’offensive israélienne dévastatrice.
Dimanche, les troupes israéliennes ont mené une opération d’envergure à Rafah, dans le sud du territoire, avec de violents bombardements et des combats avec le Hamas. Selon les données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas, 38 983 personnes sont mortes à Gaza, en majorité des civils, depuis le 7 octobre.
Ce jour-là, le Hamas – considéré comme un groupe terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne – a mené une attaque sans précédent dans le sud d’Israël qui s’est soldée par la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées à l’époque, 116 sont toujours détenues à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l’armée.