Alors que les voix la plaçaient en deuxième position, la candidate du Nouveau Front populaire, Ghislaine Kounowski a préféré se retirer dans la première circonscription. Les explications.
Il lui manque soixante-neuf voix. Presque rien, donc, pour égaler les 16 775 bulletins (31,6 %) en faveur de Stéphanie Rist, la députée sortante de Renaissance, dans la première circonscription.
Ghislaine Kounowski (Nouveau Front populaire), deuxième au premier tour des législatives avec 31,47% des suffrages exprimés, devance également de 1.826 voix la candidate du Rassemblement national, Tiffanie Rabault (28,03%).
Les contours d’une course à trois se dessinaient lorsque, dimanche soir 30 juin, la socialiste a retiré sa candidature. Elle explique pourquoi.
Regrettez-vous votre décision ?
Ghislaine Kounowski : « Non, je ne regrette pas. Nous sommes la seule circonscription à avoir empêché le RN d’arriver en tête. C’était un combat de femmes, nous avons gêné le RN. On peut dire bravo. Ensuite, il a fallu regarder les résultats. Le candidat du RN, troisième, n’était pas loin non plus. Et en quatrième position, Guillaume Chassang (Nouveau Centre), soutenu par LR, avait obtenu 3 620 voix. Où seraient passées ces voix ? »
« J’étais face à un choix difficile. Quel aurait été le résultat d’une course à trois ? Je ne pouvais pas m’amuser avec ça, ni prendre le risque de voir le RN gagner. »
Comment est née la décision de prendre sa retraite ?
« Je n’avais pas de voix de réserve. Je suis allé au bout de ma détermination pour faire barrage au RN. Je suis républicain, fidèle à mes valeurs, donc je me suis retiré. »
Avez-vous pris cette décision seul ?
« Dimanche soir, j’ai pris ma décision en quittant la préfecture. Mais j’ai voulu réunir les responsables du parti pour les entendre et recueillir leurs avis. Au final, c’est moi qui ai pris la décision. Avec la vague RN, quelle chance aurais-je eu de gagner ? »
Vos électeurs ont-ils compris cette décision ?
« Je l’ai pris pour les protéger. C’est une petite pierre que je pose pour que le RN n’obtienne pas la majorité absolue. C’est la République qui est en jeu. »
Avez-vous parlé avec Stéphanie Rist ?
« Elle m’a appelé dimanche soir. Je lui ai expliqué que je jouais le rôle du camp républicain. J’espère qu’elle s’en souviendra et prendra des décisions pour soutenir la politique de la ville et le système de santé. »
Loiret : Face à l’incertitude, Kounowski (NFP) se retire, Rist (Ensemble) et Rabault (RN) au second tour
Quelles consignes donnez-vous pour le deuxième tour ?
« Je demanderai à mes électeurs de voter pour défendre les valeurs républicaines. Cela renforcera sans aucun doute Stéphanie Rist. Je préfère l’avoir comme députée plutôt que la candidate du RN. »
Nicolas Da Cunha