Les quatre suspects dans la mort d’un adolescent de 15 ans, à Romans-sur-Isère (Drôme), tué mardi alors qu’il s’interposait dans une altercation, ont été mis en examen vendredi 12 avril et écroués, a rapporté l’Agence France-Presse (AFP). ).
Activement recherchés, un père de famille de 59 ans et ses fils de 16 et 26 ans, originaires d’un quartier résidentiel à l’ouest de Romans, se sont rendus jeudi à la police. Le lendemain, ils ont été présentés aux juges à Valence.
A l’issue de leur comparution, le fils aîné, soupçonné d’avoir procédé à l’attaque mortelle à l’arme blanche, a été mis en examen pour « meurtre aggravé (…) et violences volontaires avec préméditation en réunion sur mineur de moins de 15 ans »a annoncé le procureur Laurent de Caigny dans un communiqué.
Le plus jeune, « qui a accepté de frapper, à la demande de son père » et que la victime a tenté de se séparer lors d’une bagarre avec un autre mineur, est poursuivie pour « violences volontaires avec préméditation » et le père pour « complicité » concernant ces faits. Le quatrième suspect, un gendre de 27 ans, accusé de les avoir aidés à fuir, est poursuivi notamment pour « recel de criminel en fuite ».
Les suspects ont tous été placés en détention provisoire, « y compris les mineurs en attente d’un débat contradictoire dans les quatre jours pour leur éventuel placement en centre éducatif fermé »a ajouté le procureur.
Une « expédition punitive » menée par un père jamais condamné
Le père est soupçonné d’avoir organisé une « expédition punitive » Mardi soir contre un mineur, après « une dispute violente et filmée » survenu quelques jours plus tôt et impliquant son plus jeune fils, selon le magistrat.
Peu après 22 heures, ils l’ont localisé dans le quartier sensible de la Monnaie, ce qui a généré une «Altercation à coups». Alors qu’il tentait d’intervenir, un autre garçon de 15 ans, simple spectateur, a été blessé à coups de couteau. Transporté à l’hôpital, son décès a été constaté peu de temps après.
Une autopsie a montré non « aucune trace de défense ou de lutte » mais « une blessure unique et unique compatible avec l’entrée d’une arme blanche » qui a coulé « une vingtaine de centimètres dans le corps de la victime »a indiqué le procureur.
Le fils aîné, commerçant au centre ville de Romans, a reconnu « au minimum » après avoir porté ce coup. Devant les enquêteurs, il a affirmé « ramasser un couteau au sol et frapper au hasard sans viser, ce qui est peu compatible avec les constatations et témoignages médico-légaux »selon Laurent de Caigny.
« Sans aucune intention belliqueuse »
Le père de famille, ancien technicien de maintenance « jamais condamné »s’était rendu au quartier de la Monnaie pour mettre fin au harcèlement scolaire dont un autre de ses fils, plus jeune, a été victime, a assuré à l’AFP son avocat, Mᵉ Ivan Flaud.
Les ateliers du monde
Cours en ligne, cours du soir, ateliers : développez vos compétences
Découvrir
Il est allé là « sans aucune intention belliqueuse »a assuré son avocat. « Nous ne lui reprochons rien concernant la mort du mineur », a encore argumenté Mᵉ Flaud. Selon le procureur, il a également minimisé son rôle lors de son audition, assurant « ne pas avoir assisté à l’agression mortelle de son fils adulte et ne l’avoir appris qu’à son retour chez lui ».
Le quartier de la Monnaie s’était déjà retrouvé sous le feu des projecteurs suite au décès de Thomas, un lycéen de 16 ans mortellement blessé en novembre à la sortie d’un bal, dans le village voisin de Crépol. L’enquête n’a pas permis d’identifier l’auteur du coup de couteau qui l’a tué. Certaines des personnes inculpées pour « homicide volontaire en bande organisée » sont originaires de la ville de La Monnaie. Le drame a suscité une vive émotion dans la région et mobilisé l’extrême droite sur le thème de la sécurité, des quartiers sensibles et de l’immigration.
L’homicide de mardi « C’est un nouveau coup dur pour la ville », la maire divers droite de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval, a réagi auprès de l’AFP. La victime était « un jeune tout à fait ordinaire »a-t-elle noté, déplorant « le nombre d’attaques commises à l’arme blanche ».
» Mon fils « était « un gars sympa » en contrat d’apprentissage dans le bâtiment, a déclaré son père sur RTL. « Il voulait juste les séparer et du coup l’autre lui a planté un couteau »Il a décrit. « C’est terrible, c’est trop pour moi. »