Nouvelles sportives

Les quatre questions soulevées par la signature de Julian Alaphilippe avec l’équipe Tudor

L’arrivée de Julian Alaphilippe dans la méconnue équipe suisse Tudor intrigue quant à l’avenir proche du cycliste français.

France Télévisions – Éditorial Sport

Publié


Temps de lecture : 5 min

Le cycliste français Julian Alaphilippe au départ du Tour des Flandres, le 31 mars 2024 à Anvers (Belgique). (LAURIE DIEFFEMBACQ / AFP)

Après 11 saisons au sein de la puissante équipe Soudal-Quick-Step (et ses différents noms au fil du temps), Julian Alaphilippe change complètement de visage. Le coureur français de 32 ans s’est engagé pour les trois prochaines saisons avec l’équipe Tudor, a annoncé lundi 19 août l’équipe suisse. Cette signature met fin à des mois d’incertitudes sur l’avenir de l’une des stars françaises du peloton. Mais elle suscite aussi de nombreuses interrogations.

Pourquoi Julian Alaphilippe a-t-il choisi de rejoindre Tudor ?

Libre de tout engagement en fin de saison, Julian Alaphilippe était un homme convoité. Si son équipe, Soudal-Quick-Step, s’est manifestée, tardivement, pour prolonger l’aventure, le puncheur français de 32 ans a expliqué que «Après plus de dix ans dans la même équipe, il était temps de changer » dans le communiqué de sa nouvelle formation. Une fois l’option de la continuité écartée, de nombreux prétendants se sont manifestés, notamment en France. Cofidis, par l’intermédiaire de son directeur général Cédric Vasseur, ou encore TotalEnergies et son patron Jean-René Bernaudeau s’étaient publiquement positionnés.

Tudor a enfin accéléré récemment, le sextuple vainqueur d’étape du Tour de France souhaitant laisser derrière lui sa relation tumultueuse avec Patrick Lefevere. Le leader de Soudal-Quick-Step avait ouvertement critiqué le niveau de son futur ex-coureur, allant jusqu’à remettre en cause sa relation avec sa compagne, Marion Rousse. Chez Tudor, le cycliste retrouvera plusieurs anciens « collègues » de Quick-Step comme le manager Ricardo Scheidecker ou le coureur italien Matteo Trentin.Je veux m’accomplir, simplement gagner des coursesexplique Alaphilippe à L’équipe. Pour me sentir bien dans ma peau, performer à mon meilleur niveau et tirer le groupe vers le haut. Je connais une partie du staff et je sais comment ils travaillent. Je sais où je vais mettre les pieds.« 

Quel est le niveau de l’équipe Tudor ?

Equipe très jeune du cyclisme professionnel (fondée en 2018), Tudor n’a pas la même envergure, et encore moins les mêmes références, que les autres candidats déclarés à la signature de Julian Alaphilippe. Mais l’équipe suisse assume son nouveau et ambitieux projet, et souhaite désormais le porter à un niveau supérieur.

Tudor évolue actuellement chez les Pro Teams, anciennement Continentales, l’antichambre du World Tour, qui réunit les 18 meilleures équipes du plateau. Actuellement 23e équipe au classement de l’Union Cycliste Internationale, Tudor mise sur un recrutement très sérieux autour d’Alaphilippe pour grimper dans la hiérarchie. Outre le Tricolore, l’équipe détenue par l’ancienne gloire du peloton Fabian Cancellara a également attiré Marc Hirschi, vainqueur de la Clasica San Sebastian (juste devant Alalphilippe) cette saison, ou encore de la Flèche wallonne et d’une étape du Tour de France en 2020.

Signe de la progression de Tudor, il remporte sa première victoire dans une épreuve World Tour lors de la deuxième étape de Paris-Nice grâce au Néerlandais Arvid de Kleijn, le classement général du Tour de Wallonie avec Matteo Trentin, et participe à son premier grand tour, le Giro, avec une dixième place au classement général pour l’Australien Michael Storer.

Le coureur de Tudor Pro Cycling Arvid de Kleijn a remporté la deuxième étape au sprint massif, devant Laurence Pithie et Dylan Groenewegen.

Étape 2 : L’équipe Tudor gagne avec Arvid de Kleijn dans la deuxième étape
Le coureur de Tudor Pro Cycling Arvid de Kleijn a remporté la deuxième étape au sprint massif, devant Laurence Pithie et Dylan Groenewegen.

Participera-t-il aux plus grandes courses, comme le Tour de France ?

En rejoignant une équipe aussi nouvellement constituée, Julian Alaphilippe n’a pas la garantie d’être présent au départ des épreuves les plus prestigieuses. Tudor doit obtenir des invitations, distribuées au gré des organisateurs, pour accompagner les 18 équipes du World Tour et les deux meilleures équipes du Pro Tour de la saison précédente, inscrites d’office. L’équipe suisse bénéficie de son ancrage géographique pour être régulièrement sélectionnée sur les courses italiennes, du Giro d’Italia à Milan-San Remo, qu’Alaphilippe a remporté en 2019, ou encore les Strade Bianche.

C’est en revanche plus aléatoire pour les autres grands rendez-vous du calendrier. Tudor n’a encore jamais pris part au Tour de France, où TotalEnergies et l’équipe norvégienne Uno-X ont été privilégiés comme invités en 2024. Elle n’a pas non plus été favorisée dans les grandes classiques comme la Flèche wallonne, Liège-Bastogne-Liège, le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix.

Julian Alaphilippe (Soudal-Quick-Step) félicite Marc Hirschi (UAE Emirates), vainqueur de la Clasica San Sebastian le 10 août 2024, et futur coéquipier à partir de la saison 2025 dans l'écurie Tudor. (JAVI COLMENERO / AFP)

Quels seront ses objectifs ?

Non retenu par Soudal Quick-Step pour la Grande Boucle cet été, Julian Alaphilippe pourrait donc également être absent en 2025.Je rêve de revenir un jour sur les routes du Tour de France avec cette équipe.« , proclame-t-il dans le communiqué de presse de sa future équipe. Son arrivée chez Tudor pourrait aider l’équipe suisse à acquérir sa place dans le World Tour, tandis que les licences seront réattribuées à la fin de la saison 2025 en fonction des performances entre 2023 et 2025. »Les courses importantes, comme les classiques, auront la priorité, Alaphilippe nous l’assure. C’est un grand changement, mais retrouver le chemin de la victoire avec l’équipe sera une grande satisfaction.« 

En plus de ses espoirs de performance, le Français a également souligné sa place en tant que « vétéran » et son envie de partager son expérience dans une équipe composée à plus de la moitié de coureurs qui n’ont pas encore 26 ans.Je veux assumer mon rôle de leader, guider les jeunes, même si je ne suis pas encore très vieux. Mais j’ai beaucoup d’expérience et cela peut être important pour les jeunes membres de l’équipe. » Il pourrait ainsi servir de mentor à son compatriote Mathys Rondel (20 ans) qui dispute actuellement le Tour de l’Avenir et qui est l’un des joueurs français les plus prometteurs de sa génération.

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
Bouton retour en haut de la page