Les quatre grandes réformes de gouvernance envisagées par le Vatican
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Les quatre grandes réformes de gouvernance envisagées par le Vatican

Les quatre grandes réformes de gouvernance envisagées par le Vatican

La montagne accouchera-t-elle d’une souris ? Alors que certains le craignent, le Vatican a en tout cas publié, mardi 9 juillet, un document décisif sur la suite du Synode sur l’avenir de l’Eglise, alors que les membres de ce processus, lancé en 2021, doivent se réunir à Rome en octobre prochain.

Derrière le contenu dense et assez technique, la trentaine de pages qui composent ce Instrumentum laboris (instrument de travail, en latin) se concentre sur les questions de gouvernance. Les sujets les plus en vue (diaconat féminin, accueil des homosexuels, célibat) avaient été évacués en mars, grâce à la création de dix groupes de travail.

Tout au long de ses 111 paragraphes, le document insiste sur l’importance de repenser la manière dont les décisions sont prises au sein de l’Église catholique, en impliquant davantage tous les fidèles, sans toucher à l’autorité des évêques. Non pas pour abolir la pyramide hiérarchique mais pour l’aplatir un peu, bref, pour que le sommet soit plus proche de la base.

Quatre propositions de réforme

Premier point, le document promeut une une plus grande participation des femmes à la vie de l’ÉgliseS’en prendre à une culture qui est parfois « macho »le secrétariat général du Synode recommande « une plus grande participation des femmes aux processus de discernement ecclésial ». Il demande également qu’ils puissent accéder à la « des postes de responsabilité » dans les diocèses, les séminaires et les centres de formation, mais aussi comme « juges dans les procès canoniques ».

Deuxièmement, le Vatican envisage la développement de « ministères laïcs »Cette possibilité, déjà ouverte par le Concile Vatican II, et illustrée ces dernières années par la création d’un ministère de catéchiste, de lecteur et d’acolyte, ne doit pas nécessairement être liée à la « sphère liturgique »Il est donc recommandé de créer un « ministère d’écoute et d’accompagnement »afin de pouvoir prendre en compte « les personnes qui, pour diverses raisons, sont ou se sentent exclues ou marginalisées de la communauté ecclésiale ».

Dans ce document, où les auteurs insistent à plusieurs reprises sur la dimension inclusive de l’Église, il est également envisagé que les laïcs puissent « contribuer à la prédication de la Parole de Dieu, même pendant la célébration de l’Eucharistie ». Ce développement des ministères laïcs serait un moyen d’alléger la surcharge de travail ressentie par de nombreux prêtres, estime Rome. « une nouvelle façon de penser et d’organiser l’action pastorale » et donc un « redistribution des tâches » entre prêtres et laïcs.

Transparence

Après, L’Église doit repenser sa façon de prendre des décisionsIl n’est pas question de toucher à l’identité de celui qui les prend : sur le terrain, ce sera toujours l’évêque. Mais « dans une église synodale », « L’exercice de l’autorité ne consiste pas à imposer une volonté personnelle arbitraire, mais à exercer un ministère au service de l’unité du peuple de Dieu, en facilitant la recherche commune de ce que l’Esprit demande »on peut aussi lire.

À cet égard, le « discernement »particulièrement importante dans la spiritualité jésuite, occupe une place centrale dans le document (le mot apparaît 50 fois). À cette fin, les diocèses devraient établir des processus de consultation plus robustes que ceux dont ils disposent actuellement. En particulier, le texte ouvre la possibilité que les membres des différentes  » conseil «  (paroissial ou diocésain) peuvent être élus, comme c’est déjà le cas dans certains pays comme l’Italie.

Enfin, quatrième réforme à considérer : l’instauration de la transparence décisions prises par la hiérarchie de l’Église. Une nécessité due à « de la perte de crédibilité due aux scandales financiers et surtout aux abus sexuels et autres abus perpétrés sur des mineurs et des personnes vulnérables ». « Le manque de transparence et de responsabilité alimente le cléricalisme, fondé sur l’hypothèse implicite que les ministres ordonnés ne sont responsables devant personne dans l’exercice de l’autorité qui leur est conférée. » le document souligne.

À cette fin, les diocèses devraient, par exemple, rendre compte de leurs décisions sur les plans financier et pastoral, à travers un rapport annuel. « rapport annuel sur l’accomplissement de la mission, comprenant une illustration des initiatives entreprises dans le domaine de la protection des mineurs et des personnes vulnérables, ainsi que de la promotion de l’accès des femmes aux postes d’autorité et de leur participation aux processus de décision. » Un changement de logique qui devra être décidé par les pères et mères synodaux, réunis à Rome, à partir du 2 octobre.

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