Les propositions de la Sécurité sociale pour économiser 1,56 milliard d'euros en 2025
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Les propositions de la Sécurité sociale pour économiser 1,56 milliard d’euros en 2025

Les propositions de la Sécurité sociale pour économiser 1,56 milliard d’euros en 2025

Laura Laplaud, avec AFP / Crédits photos : Adrien Fillon / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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21h13, 12 juillet 2024

L’Assurance maladie a formulé 30 propositions dans un rapport pour freiner ses dépenses et économiser 1,56 milliard d’euros en 2025. Plus d’un milliard des économies envisagées s’appuient notamment sur la nouvelle convention signée début juin avec les médecins libéraux.

Dépistage plus précoce, nouvelles prérogatives pour certains paramédicaux, contrôle des prescriptions, lutte contre la fraude : dans un rapport que l’AFP a pu consulter jeudi, l’Assurance maladie fournit 30 propositions pour freiner ses dépenses et économiser 1,56 milliard d’euros en 2025. Le déficit de l’Assurance maladie s’établit à 11,1 milliards d’euros en 2023 et devrait rester « durablement » au-dessus de 10 milliards, observe-t-elle dans ce rapport, qui sert chaque année de contribution à l’élaboration par le gouvernement du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

Poursuite des opérations de contrôle des arrêts de travail

En 2022, l’Assurance maladie a remboursé 190,3 milliards d’euros à 68,7 millions d’assurés. Quelque 35% de la population a été soignée pour une maladie chronique (+7% depuis 2015), ce qui représente 59% des dépenses. Plus d’un milliard des économies prévues reposent sur la nouvelle convention signée début juin avec les médecins libéraux, qui, en contrepartie de hausses de salaires, se sont fixés divers objectifs en matière d’accès et de « pertinence » des soins, pour réduire la prescription de médicaments, les arrêts de travail, les transports médicaux ou les actes d’imagerie et de biologie « inutiles ».

Concernant les arrêts de travail, la Sécurité sociale veut poursuivre ses opérations de contrôle, mais aussi mettre à disposition des médecins un service baptisé « SOS IJ » (indemnités journalières), pour les aider à gérer certaines situations « complexes ».

L’Assurance maladie propose également de ne plus rembourser les ordonnances des médecins non conventionnés, même s’ils restent rares (575 généralistes et 215 spécialistes). Recours systématique à la carte Vitale, diffusion d’un nouveau formulaire infalsifiable pour les arrêts de travail, intelligence artificielle pour détecter les fausses ordonnances : l’Assurance maladie anticipe 420 millions d’économies grâce à la lutte contre la fraude.

Renforcer la prévention

Axant également ses efforts sur la prévention, l’Assurance maladie souligne des taux de dépistage organisé « bien en deçà » des objectifs européens pour les cancers du sein, du col de l’utérus et colorectal. Elle recommande ainsi d’autoriser des infirmières dûment formées à pratiquer des frottis cervicaux, de permettre aux infirmières et sages-femmes de distribuer des kits de dépistage du cancer colorectal et de déployer des « mammobus » (mammographies mobiles) dans tous les déserts médicaux.

Le rapport identifie également cinq maladies « cardiovasculaires ou associées » et « interdépendantes » – l’insuffisance cardiaque, le diabète, le syndrome coronarien chronique, l’insuffisance rénale chronique et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) – pour lesquelles il souhaite « systématiser le dépistage régulier » des pathologies associées.

Elle propose d’utiliser le nouveau système « Mon bilan de prévention » (consultations longues dédiées) pour orienter les patients. Elle souhaite systématiser l’évaluation du risque cardiovasculaire chez les femmes ménopausées et permettre aux infirmières de pratique avancée (IPA) de réaliser le dépistage de la BPCO.

La consommation d’antidépresseurs a augmenté de 60% depuis 2019

Le rapport relève également l’augmentation « inquiétante » de l’usage de médicaments psychotropes chez les 12-25 ans. Par exemple, la consommation d’antidépresseurs a augmenté de 60 % depuis 2019, principalement chez les filles. Certaines prescriptions n’étant pas conformes aux recommandations scientifiques, l’Assurance maladie propose de mieux accompagner les médecins généralistes, notamment via des outils numériques.

Pour les jeunes pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), particulièrement vulnérables, le rapport propose la création d’un parcours de soins somatiques et psychologiques spécifique, entièrement remboursé. Les parents d’enfants atteints de troubles neurodéveloppementaux pourraient se voir proposer des séances de « guidance parentale ».

Lutte contre le gaspillage

L’Assurance maladie veut également lutter contre le gaspillage et recommande de « limiter » la délivrance des pansements et produits nécessaires aux plaies à 7 jours de soins, en donnant la possibilité aux infirmières de réajuster les prescriptions.

Face aux difficultés d’accès aux soins, elle recommande le déploiement d’un site ou d’une application permettant aux usagers de consulter en temps réel les lieux de soins non programmés (médecins de garde, urgences…) et les temps d’attente.

Elle souhaite également travailler avec chaque profession de santé pour développer des plateformes de régulation des soins d’urgence, à l’image du service « Allo ortho » développé par les orthophonistes. Enfin, la Sécurité sociale affiche sa volonté d’améliorer le modèle de financement des centres de santé, dont beaucoup sont en grande difficulté financière, par le biais de négociations conventionnelles.

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