L’Espagne fait beaucoup parler d’elle depuis plusieurs semaines. Loin d’être attendue comme favorite du tournoi, la Roja a pourtant réalisé le meilleur match du tournoi continental. Sorties du groupe de la mort avec l’Italie, la Croatie et l’Albanie, les coéquipières espagnoles ont fait bonne figure en remportant leurs trois premiers matches. Sur une belle lancée, les coéquipiers de Rodri ont enchaîné avec une victoire éclatante face à la Géorgie (4-1). Plus en difficulté face au pays hôte de la compétition, l’Espagne a finalement réussi à s’échapper du piège allemand grâce à une tête féroce de Mikel Merino au bout de la prolongation (2-1). Capable de s’imposer à force de travail ou en faisant preuve d’une impressionnante maîtrise collective, la Roja a fait peur et seule la France, même brouillonne, semblait capable de battre ces Ibères. Finalement, il n’en fut rien. Malgré l’ouverture du score de Randal Kolo Muani en début de match, l’Espagne a surclassé la France au terme d’un match à sens unique.
De quoi conforter l’opinion publique dans sa manière d’ériger les Espagnols en favoris du match. Ce dimanche, ces derniers ont donc un nouveau statut à assumer face à une Angleterre plutôt décevante depuis le début du tournoi. Mais alors que tout le monde voit les triples vainqueurs de l’Euro glaner un quatrième titre, Luis de la Fuente s’est voulu beaucoup plus mesuré ce samedi en conférence de presse. Calme, il a d’abord exprimé son excitation à l’aube de ce rendez-vous avec l’histoire : « Il faut l’aborder avec sérénité. Les joueurs ont déjà disputé de nombreuses finales, mais peu d’entre eux ont disputé une finale de Championnat d’Europe. Il faut être calme et profiter. Je ne me souviens que des bonnes choses de ma vie et je me souviens de tout ce qui se passe ici. Je suis excité à l’idée de jouer une finale de Championnat d’Europe. Je suis très calme et j’ai hâte de jouer.»
Luis de la Fuente veut gagner mais…
Mais alors que ce genre de comportement laisse penser qu’il abordera cette finale avec le couteau entre les dents, Luis de la Fuente est apparu très détendu. Il a même affirmé qu’il ne mettrait pas davantage de pression sur ses ouailles : « C’est le jour où je leur demanderai le moins, car ils donnent tout. Je vois leurs visages et je leur demanderai seulement de profiter de ce qu’ils ont gagné, c’est-à-dire de jouer une finale. Je ne pense pas à l’avenir. Il n’existe pas. Je pense seulement à bien aborder le match. Les joueurs ont généré beaucoup d’enthousiasme. Personne n’a rien donné à cette équipe, ils l’ont mérité. Il y a un présent et un grand avenir. C’est merveilleux de voir un pays qui s’est mobilisé pour nous.»
Relancé sur la perspective d’être oublié en cas de finale perdue, et ce, malgré un parcours impeccable, Luis de la Fuente a assuré que même une défaite ne fera jamais oublier son équipe : « Il y a des phrases littéraires, mais je ne suis pas d’accord avec celle-là. Nous sommes préparés et nous voulons gagner, et c’est vrai que la mémoire est ingrate envers ceux qui perdent. Mais la fierté d’être ici ne s’oubliera jamais. Si nous ne sommes pas l’Espagne, nous aurons des problèmes. Nous devons être nous-mêmes, avec nos qualités, nous pouvons gagner. Si nous sommes nous-mêmes, nous aurons de bonnes chances. Qui tire le plus ? Les données le disent et c’est objectif. C’est l’une de nos forces, tirer beaucoup et montrer notre style. Nous voulons écrire l’histoire, même si nous en avons déjà écrit une partie.« Trop de sérénité avant une telle rencontre n’est jamais rassurant. Pourtant, l’Espagne a semblé jusqu’ici tellement sûre de sa force que la méthode Luis de la Fuente a le mérite d’être à nouveau suivie pour cette finale. »
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