Les propos d’Emmanuel Macron sur Israël font polémique
Le CRIF et plusieurs responsables politiques ont critiqué la déclaration du chef de l’Etat, l’accusant de mettre sur un pied d’égalité l’Etat hébreu et les organisations terroristes.
Il y a deux semaines, le nom d’Emmanuel Macron avait été hué lors de la cérémonie d’hommage aux victimes du 7 octobre. La dernière sortie du président de la République sur Israël n’est pas de nature à améliorer ses relations avec la communauté juive. Lors de la conférence internationale sur le Liban, organisée jeudi à l’Élysée, Emmanuel Macron a répondu à Benyamin Netanyahu. La veille, sur CNews, le Premier ministre israélien évoquait un « Guerre de civilisation contre la barbarie ». « Je ne suis pas sûr qu’on défende une civilisation en semant nous-mêmes la barbarie »a déclaré le président, sous-entendant que l’État juif alimente l’escalade des tensions au Moyen-Orient. Une intervention partagée sur X par Jean-Luc Mélenchon, comme un baiser de la mort.
« La barbarie, c’est ce que subissent les Israéliens depuis le 7 octobre »
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) n’a pas eu de mots assez durs pour dénoncer des propos « scandaleux » Et « inacceptable ». Dans un communiqué, l’association accuse le président d’avoir mis « symboliquement dos à dos les vrais barbares du Hamas et du Hezbollah (…) et la réponse d’une démocratie attaquée ». Les responsables politiques ont également critiqué les déclarations du chef de l’Etat. « La barbarie, c’est le Hezbollah et le Hamas, pas la démocratie israélienne ! »s’est indigné Eric Ciotti, le chef des députés UDR. Même au sein du camp présidentiel, des élus ont pris leurs distances avec le chef de l’Etat, à l’image de la députée des Français de l’étranger, Caroline Yadan, dont la circonscription inclut Israël. « La barbarie, c’est ce que subissent les Israéliens depuis le 7 octobre »a-t-elle rappelé, accusant Emmanuel Macron de « mettre une équivalence entre un État démocratique et une armée terroriste ».
Invité ce matin sur Franceinfo, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, est allé dans le même sens que le chef de l’Etat, tout en se montrant plus modéré dans la forme. « Quand nous prétendons être une civilisation comme le fait Benjamin Netanyahu, nous devons donner l’exemple et respecter le droit international »dit-il. Avec ses mots, Emmanuel Macron remet une pièce dans la machine, une semaine après avoir déclaré en Conseil des ministres que l’État hébreu « a été créé par une décision de l’ONU ». Des propos contestés par les spécialistes, à l’origine de la récente dégradation de ses relations avec le Premier ministre israélien. Dans une interview avec Figaro Benyamin Netanyahu a accusé Emmanuel Macron de s’être livré à « distorsion affligeante de l’histoire ».