les promesses qui ne seront pas tenues
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les promesses qui ne seront pas tenues

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A 100 jours du début des Jeux Olympiques de Paris, plusieurs promesses sont impossibles à tenir (Photo de Stefano RELLANDINI / AFP)

A 100 jours du début des Jeux Olympiques de Paris, plusieurs promesses sont impossibles à tenir (Photo de Stefano RELLANDINI / AFP)

« Notre ambition : être là pour les Jeux Olympiques et Paralympiques, et laisser un héritage aux habitants. » Voici la promesse d’Emmanuel Macron, répétée notamment en avril dernier lors de l’inauguration du centre aquatique olympique de Saint-Denis. Mais à 100 jours du début de l’événement, le Centre aquatique, comme d’autres infrastructures qui perdureront comme l’Adidas Arena, font partie de l’héritage qui restera aux habitants à l’issue des Jeux. Mais parmi la longue liste de promesses, plusieurs ne seront pas respectées.

C’est l’un des mantras répétés par le COJOP, comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, depuis le dépôt de la candidature en 2016 : les JO de Paris seront « populaires » et « accessibles à tous ».

Sauf que le prix des billets et leur mode de tirage ont vite mis à mal l’idée des jeux populaires. Car si certaines personnes tirées au sort ont rapidement eu accès aux places les moins chères, beaucoup n’ont vu que les places restantes, à des prix prohibitifs. « Seuls 5 % de nos billets sont à 400 euros ou plus et 10 % à 200 euros ou plus, argumente Michaël Aloïsio, directeur général adjoint de Paris 2024 auprès de France Info. Mais la perception du grand public n’est pas la même : la plupart des gens n’ont vu sur la plateforme que les billets restants, les plus chers, qui ont une durée de vie plus longue que les billets à 24 euros.

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Des jeux qui seront d’ailleurs loin d’être accessibles à tous. Emmanuel Macron lui-même l’a reconnu : « Nous ne sommes pas tout à fait à la hauteur » en matière d’accessibilité aux transports dans la ville de Paris. « Nous n’arriverons pas aux Jeux », a reconnu le chef de l’Etat au micro de RMC et BFMTV. Seule la ligne 14 du métro est entièrement accessible aux personnes handicapées.

Un autre échec concernant le transport est son coût. Dans sa candidature, Paris 2024 promettait la gratuité pour les détenteurs de billets, avant de barrer cette ligne « en raison de contraintes budgétaires ».

Pire, fin novembre, l’augmentation des prix des titres de transports en période des Jeux a été annoncée avec un billet unique qui passera de 2,10 euros à 4 euros du 20 juillet au 8 septembre. Selon Ile-de-France Mobilités, le L’augmentation des tarifs est destinée à « financer l’augmentation de +15 % de l’offre de transport ».

Lorsque la France a déposé sa candidature en 2016, le dossier s’appuyait entièrement sur les transports en commun pour accéder aux 25 sites franciliens des Jeux : « 100 % des spectateurs » des JO se déplaceront « en transports en commun durables » , a confirmé la demande. L’express Charles-de-Gaulle devait relier rapidement l’aéroport éponyme au centre de Paris, la mise en service des nouvelles lignes 15, 16, 17 dès l’été 2024 était prévue, ainsi que des taxis volants depuis les aéroports, et des transports fluviaux. navettes sur la Seine.

Au final, seuls le prolongement de la ligne 14 jusqu’à l’aéroport d’Orly et le RER E seront opérationnels pour les Jeux, les autres lignes ayant été retardées par les aléas et la crise du Covid. « Il ne faut pas avoir peur de faire un peu de marche. C’est bon pour la santé. (…) Un tiers des visiteurs des Jeux auront entre 25 et 35 ans, on espère qu’entre 25 et 35 ans, on On peut de temps en temps prolonger le trajet à pied », encourageait enfin la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, en novembre dernier.

En 2021, les organisateurs des Jeux Olympiques avaient promis que les premiers Jeux auraient une « contribution positive au climat », c’est-à-dire qu’ils prévoyaient d’éliminer plus d’émissions de gaz à effet de serre que celles produites par l’événement. Enfin, adieu au greenwashing, l’objectif sera désormais de « diviser par deux l’empreinte carbone des Jeux » par rapport à ceux de Londres (2012) et de Rio (2016).

« Nous ne parlons plus d’une contribution positive au climat. Nous trouvons que cela n’est pas raisonnable scientifiquement et compte tenu de l’urgence », explique à franceinfo Benjamin Lévêque, responsable du climat et de la biodiversité au sein du comité d’organisation.

Surnommée la « verrue urbaine », la Tour Montparnasse, haute de 210 mètres, est largement connue dans l’architecture parisienne. Inauguré en 1973, il devait faire peau neuve à l’occasion des Jeux olympiques. Le site Internet de la mairie de Paris promet encore la fin des travaux pour « les JO 2024 ».

Sauf que les travaux n’ont toujours pas commencé, comme le soulignent de nombreux internautes, relativisant le projet initial et la réalité. Le projet, doté d’un budget de 300 millions d’euros, comprend un jardin suspendu, un étage supplémentaire de 18 mètres de haut avec une serre agricole et des panneaux photovoltaïques, le tout capable de fournir la moitié des besoins en éclairage artificiel de la tour. Les travaux devraient enfin commencer après les Jeux.

Certaines promesses pourraient être tenues, mais restent en suspens, tant pour des questions de volonté des organisateurs que pour des considérations extérieures.

En 2021, l’annonce a été faite d’une cérémonie d’ouverture sur la Seine, cérémonie qui se déroulerait pour la première fois de l’histoire hors d’un stade. Initialement le projet prévoit 600 000 spectateurs : 500 000 gratuits sur les estrades hautes et 100 000 payants sur les estrades basses, une cérémonie accessible à tous par tirage au sort.

Finalement le projet a été considérablement réduit : 222 000 spectateurs gratuits et uniquement sur invitation, notamment de l’Etat, du comité d’organisation, de Paris, de la Seine-Saint-Denis, de la région Île-de-France.

Face à la menace terroriste, alors que le pays revenait en alerte Vigipirate « Urgence attaque », Emmanuel Macron a reconnu sur RMC et BFMTV qu’il y avait un plan B, une cérémonie au Trocadéro, et un plan C, au stade France.

L’un des points forts des Jeux olympiques de Paris est l’organisation d’épreuves de triathlon et de natation en eau libre dans la Seine, avant l’ouverture de la natation au grand public en 2025. Mais la question de la qualité de l’eau est souvent posée.

Selon les analyses réalisées dans la Seine par l’ONG Surfrider Foundation, les taux de contamination fécale sont trop élevés et ne répondent pas aux normes des fédérations pour permettre la tenue des épreuves. D’autres analyses transmises début 2024 par la mairie de Paris avaient déjà montré qu’entre juin et septembre 2023, aucun des 14 points de prélèvement d’eau parisiens n’avait atteint un niveau de qualité suffisant.

Mais en avril et mai, de grands travaux et notamment le bassin pluvial d’Austerlitz, « visant justement à améliorer la qualité des eaux de la Seine », doivent être mis en service, précise la préfecture. Ce qui pourrait permettre de se baigner dans la Seine.

Emmanuel Macron l’a encore réitéré, il n’y aura pas de taxe olympique, une manière de dire que « les Jeux financent les Jeux » comme l’a longtemps rappelé l’exécutif.

Sauf que de nombreux fonds publics sont utilisés pour les Jeux : à l’automne 2023, l’État et les collectivités avaient déjà investi plus de 2,4 milliards d’euros d’argent public dans les infrastructures et travaux urbains, mais aussi dans le laboratoire antidopage, etc., selon des documents officiels.

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Dans un entretien au Monde publié le 17 avril, Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Jeux Olympiques, parlait de « 2,5 milliards, sur un budget global des Jeux de 8,8 milliards » auxquels il faut ajouter « les 200 millions d’euros prévus pour sécurité, les 11 millions pour l’achat de billets par l’Etat. Un chiffre qui ne prend pas en compte le montant des primes des fonctionnaires mobilisés.

Le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a récemment indiqué que les investissements publics pourraient atteindre entre « trois » et « cinq milliards d’euros ». Mais Amélie Oudéa Castéra se dit certaine que les JO « rapporteront bien plus à la nation qu’ils ne lui auront coûté ». Les bénéfices ont été estimés à ce stade entre 5,3 et 11,4 milliards d’euros ».

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