ANALYSE – Les programmes économiques du RN et du Nouveau Front populaire ne proposent que d’amplifier les excès de notre modèle, fondé sur le crédit depuis un quart de siècle, et ils sont contraires aux exigences minimales de l’euro, sauf à accepter une faillite à la grecque..
La France est-elle en difficulté ? La réponse tient en un mot apparemment technique mais très simple : le « spread », autrement dit la différence (en français) de taux d’intérêt entre les obligations émises par l’État français, les OAT à 10 ans, et les Bunds, leur équivalent pour l’État fédéral allemand, référence en Europe. Plus cet écart est élevé, moins les investisseurs qui financent la dette publique ont confiance dans notre pays, dans la manière dont il est gouverné, dans sa capacité à honorer ses dettes. Ce spread était de 50 « points de base », dans le jargon des financiers (0,5 % dans le langage courant), avant les désastreuses élections européennes du 9 juin, et il a atteint 82 points à la veille du premier tour des législatives du 30 juin, pour revenir autour de 75 points le lendemain. C’est la mesure quotidienne qui a le mérite de la précision pour comprendre notre sort.
De telles fluctuations sont considérables et leurs conséquences ne peuvent être sous-estimées…