Dans son dernier rapport, l’Autorité de sûreté nucléaire a pointé du doigt la centrale du Blayais, en Gironde, estimant qu’elle était « en retard » en matière de sûreté nucléaire par rapport aux autres centrales du sud-ouest de la France.
Le Figaro Bordeaux
Cette annonce ne pouvait pas tomber à un pire moment. Vendredi 6 septembre, le président de la région Nouvelle-Aquitaine, le socialiste Alain Rousset, a réuni autour de lui plusieurs acteurs régionaux pour mettre en avant le «mobilisation exceptionnelle » autour de la candidature de la centrale du Blayais pour accueillir des EPR de nouvelle génération. Mais seulement quatre jours plus tard, la publication du dernier rapport de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a refroidi cet enthousiasme, en critiquant la centrale.
« L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire du Blayais en matière de sûreté nucléaire sont en deçà de l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF »explique le gendarme nucléaire sur la situation en 2023, estimant que « les actions entreprises pour améliorer ces performances doivent être poursuivies et amplifiées »Il est également souligné que « La centrale du Blayais n’a pas réussi à enrayer la dégradation des performances déjà constatée en 2022 »et cela « Malgré la mise en place d’un plan d’austérité et le renforcement des effectifs, les performances de l’opérateur n’ont pas été à la hauteur des attentes ».
Un autre clou dans le cercueil : l’Autorité de sûreté nucléaire « des lacunes identifiées dans la formation et le maintien des compétences, le respect des procédures et la préparation des activités »La centrale nucléaire du Blayais a également perdu des points dans le domaine de la maintenance, même si celle-ci a été « jugé comme étant plutôt performant en 2022 ». À cet égard, « L’ASN a constaté des difficultés de suivi et de réalisation des activités dans le cadre d’un programme industriel conséquent généré par les inspections décennales des réacteurs, ce qui constituera un point de vigilance en 2024 ».
Enfin, les résultats obtenus par l’exploitant (EDF) en matière de protection de l’environnement ne sont pas non plus jugés satisfaisants, l’ASN constatant « la poursuite de pratiques opérationnelles inadéquates »tandis que sur ce sujet, la centrale nucléaire de Civaux (Vienne) « se démarque favorablement ». L’ASN constate également que les performances de la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne) « se sont améliorés » sur la sûreté nucléaire, ainsi que sur les performances du site du Tarn-et-Garonne. Des trois centrales du Sud-Ouest, celle du Blayais apparaît donc la plus mal placée.
Plusieurs sites nucléaires vieillissants sont actuellement sur les rangs pour tenter d’obtenir de nouvelles installations. En juin 2024, Emmanuel Macron a confirmé sa détermination à construire huit nouveaux réacteurs nucléaires (EPR2), en plus des trois paires déjà prévues sur lesquelles travaille actuellement la filière. Huit sites français sont à l’étude, dont celui du Blayais, pour recevoir une paire d’EPR2. Seuls quatre pourront bénéficier de cette technologie. La décision est attendue pour 2026. Connaissant déjà des retards, le tout premier EPR2 pourrait néanmoins ne pas être construit avant 2040.
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