Le ministre est déjà intervenu pour tenter de débloquer la situation gelée entre EDF et ses gros clients afin qu’ils puissent s’entendre sur le prix des contrats d’allocation de production nucléaire (CAPN).
EDF et ses clients industriels, gros consommateurs d’électricité, devront « rouvrir » une négociation pour signer des contrats d’approvisionnement à long terme, a indiqué jeudi Bruno Le Maire. Selon le ministre, les tarifs proposés par EDF ne sont pas « pas suffisamment compétitive pour l’industrie française ». « Nous allons rouvrir la négociation des contrats avec EDF car le prix de sortie n’est pas suffisant, pas assez compétitif pour l’industrie française »a-t-il déclaré lors de sa présentation du programme économique du parti présidentiel aux représentants des entreprises réunis au Medef à Paris avant les élections législatives anticipées.
« Si nous ne produisons pas plus d’électricité décarbonée dans notre pays, c’est tout notre tissu économique – PME, commerçants, grandes entreprises industrielles – qui sera menacé »» a-t-il déclaré devant un parterre de patrons. « Nous avons proposé des contrats à long terme. Le prix est-il satisfaisant ? Non. Faudra-t-il donc rouvrir les négociations avec EDF ? Ma réponse est oui » il a dit. Bruno le maire est déjà intervenu pour tenter de débloquer la situation gelée entre EDF et ses gros clients afin qu’ils puissent s’entendre sur le prix des contrats d’allocation de production nucléaire (CAPN). Une clause de révision était prévue en juin pour faire le point sur le sujet.
« Ne fermez pas le marché »
En clair, car après 2025, EDF propose aux industries dites électro-intensives (gros consommateurs d’électricité) comme la sidérurgie ou la chimie, un taux préférentiel sur 10 à 15 ans, en échange d’une prise de risque sur le financement du secteur. parc nucléaire existant et futur. Depuis novembre, seuls quatre constructeurs ont signé une lettre d’intention en ce sens avec EDF. Deux sont en acier sans carbone. Il s’agit d’ArcelorMittal et de Gravithy à Fos sur mer. Les noms des deux autres ne sont pas rendus publics.
Le secteur chimique s’est plaint des prix proposés, jugés trop élevés et le secteur de l’hydrogène juge également les prix non compétitifs. Depuis le début des négociations en novembre, EDF a alloué « environ 10 térawattheures » par an sur une durée de 10 à 15 ans dans les quatre contrats annoncés, et dispose encore de 14 TWh par an pour atteindre la limite de 24 TWh qu’elle s’est fixée.
EDF « ne souhaite pas verrouiller le marché »Les industriels électro-intensifs peuvent également couvrir leurs besoins avec des contrats de fourniture classiques avec EDF ou des fournisseurs alternatifs », argumente l’électricien.