Les prix des carburants augmentent à nouveau
Après une baisse continue depuis le printemps dernier, les prix des carburants ont de nouveau augmenté depuis début octobre. Et cette tendance pourrait bientôt s’accentuer avec de nouvelles réglementations.
Les prix de l’énergie en général et des carburants en particulier ont grimpé depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022. Même si les prix ont baissé depuis, ils restent bien plus élevés que par le passé. Les carburants notamment n’ont jamais retrouvé leur niveau d’avant la crise sanitaire du Covid-19, survenue début 2020.
En 2024 en France, si les prix des carburants baissent progressivement depuis le printemps, après un pic en avril, ils repartent malheureusement à la hausse depuis début octobre. C’est une très mauvaise nouvelle pour les automobilistes français, particulièrement en cette période de vacances scolaires de la Toussaint.
Selon les chiffres du site prixdubaril.com, la cause en est la hausse du prix du pétrole Brent, le « baril de référence » en Europe, dont le prix moyen s’est établi à 78,62 dollars sur la semaine dernière, contre 74,02 dollars en septembre. Une hausse due aux tensions actuelles au Moyen-Orient, région sensible où se situent les principaux pays producteurs de pétrole. Cette fluctuation se traduit concrètement par une hausse du prix moyen du litre de 3,26 centimes pour le diesel, 2,10 centimes pour le SP95-E1 et 1,78 centimes pour le SP98. Mais on constate déjà des hausses de plus de 7 cents dans certaines stations-service.
Cette tendance pourrait malheureusement se poursuivre jusqu’à la fin de l’année, les prix de l’énergie et des carburants ayant tendance à augmenter tout au long des périodes automnales et hivernales. Par ailleurs, un autre danger menace également à plus long terme le portefeuille des conducteurs européens : la création d’un deuxième marché du carbone au sein de l’Union européenne.
Comme l’expliquent nos confrères du Journal du Net, l’UE souhaite mettre en place, dans le cadre de son plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre, un deuxième marché d’échange de quotas d’émission de CO2. Ce nouveau dispositif concernerait cette fois la consommation d’énergie des secteurs du bâtiment et du transport routier, sans distinction entre entreprises et ménages.
Si ces nouveaux quotas d’émissions de CO2 semblent a priori sans rapport avec les prix à la pompe, ce n’est pas l’avis de la Cour des comptes. Selon les premières analyses de l’institution, la mise en place de ce nouveau marché du carbone entraînerait une augmentation de 10 à 11 % du prix du carburant, représentant une dépense supplémentaire de plusieurs centaines d’euros par an pour les automobilistes.
Même si la mise en place de ce nouveau marché du carbone n’est pas prévue avant 2027, l’anticipation de son arrivée par les acteurs économiques concernés pourrait déjà avoir des effets sur les prix des carburants. Les automobilistes français et européens vont donc se retrouver pris entre deux feux dans les années à venir, entre volatilité des prix du pétrole et réglementation environnementale.