Paris en dessous de 9 000 euros le m² ? C’est difficile à croire. Et pourtant, cette réalité se rapproche. De quoi faire sourire les acheteurs et moins les vendeurs, évidemment. En mai, les prix de l’immobilier dans la capitale devraient approcher les 9 300 euros le m² (9 350 euros exactement), selon les prix des avant-contrats chez les notaires du Grand Paris. Cela représente une baisse de plus de 8 % en un an. Avant que cette baisse n’ait lieu, les notaires avaient déjà constaté une baisse de plus de 2% des prix de l’immobilier dans la capitale, entre novembre 2023 et janvier 2024 (de 9 870 €/m² à 9 660 €/m²).
Des prix autour de 9 300 euros le m² sont du jamais vu depuis six ans (voir tableau ci-dessous)! Et pour voir les prix au m² descendre sous les 9 000 euros à Paris, il faut remonter à fin 2017. Une période où les taux de crédit ont continué de dégringoler pour baisser autour de 1,4%/1,5%, selon l’Observatoire du Crédit Logement (voir l’article). graphique ci-dessous).
En Île-de-France aussi, les prix baisseront fortement : -8,3% en petite couronne (à 4 870 euros le m²) et -6,3% en petite couronne (à 3 190 euros le m²) (voir détails par département ci-dessous).
Aujourd’hui, la situation est la suivante : les prix et les taux baissent mais pas suffisamment pour les acheteurs. Conséquence : le marché reste bloqué car les vendeurs ne veulent pas baisser leurs prix et les acheteurs soit n’ont pas les moyens de répondre à leurs demandes, soit préfèrent attendre que la situation se précise. « La baisse des prix est ancrée et confirmée» précise Maître Élodie Frémont, présidente de la Commission des statistiques immobilières des notaires du Grand Paris. Les vendeurs doivent comprendre que les prix de 2024 ne seront pas ceux de 2023 ou de 2022.»
La bonne nouvelle? Elle vient d’une inflation qui continue de ralentir et se rapproche des fameux 2% (2,3% exactement), le niveau maximum espéré par la Banque de France. De quoi espérer une accélération de la baisse des taux de crédit dans les prochains mois. Car si l’inflation ralentissait, la Banque centrale européenne serait incitée – probablement cet été – à fixer ses taux directeurs et les banques, à réduire plus fortement leurs taux. Une bonne nouvelle pour les emprunteurs, surtout si l’accélération de la baisse des prix se concrétise.