L’inflation dans la grande distribution a été négative sur un an en mai (-0,1%), une première depuis 30 mois. La baisse mensuelle des prix se confirme même si elle reste peu visible pour les consommateurs.
La page s’est tournée et une nouvelle période pourrait avoir commencé en mai : celle de la déflation. Après plus de deux ans de forte hausse des prix dans les supermarchés, ceux-ci viennent cette fois de baisser globalement. Une première depuis novembre 2021, selon Circana.
Alors que l’inflation sur un an avait fortement reculé pour s’établir à 0,5% en avril, les prix ont cette fois pris le chemin inverse avec une baisse moyenne de 0,1%. Pour rappel, il y a un an, le même mois, la hausse atteignait 16 %.
Si la baisse est modeste, elle est bien plus marquée dans les catégories d’hygiène avec une baisse de 2,4% des prix constatée par Circana. Si l’on rentre dans le détail des produits, nous avons par exemple les produits de soins pour hommes en forte baisse sur un an (-8,7%), les gels douche (-5,5%) et les produits de toilette intimes (-4,6%).
Les produits alimentaires sont également touchés avec une baisse significative des produits frais non laitiers (-0,9%) et des surgelés (-0,4%). On peut notamment citer le jambon de volaille qui a baissé de 5,8% en mai ou encore les desserts glacés et les pâtes en baisse de 4,2%.
À rebours des négociations commerciales
Une déflation sur un an qui était attendue mais qui doit cependant être relativisée. C’est la conséquence de la baisse mensuelle des prix mesurée par Circana depuis septembre dernier déjà. Comme le montre le graphique ci-dessous, le mois de mai est le neuvième mois consécutif de baisse des prix.
Toutefois, ces baisses mensuelles ont tendance à diminuer en intensité. De -0,6% en septembre 2023, nous sommes tombés à -0,2% en mai. Peu susceptible de produire des effets spectaculaires de réductions de linéaires.
De plus, l’inflation sur deux ans reste à un niveau relativement élevé. Les prix moyens dans les supermarchés sont 15,9% plus élevés en mai 2024 par rapport au même mois de 2022.
Néanmoins, cette baisse des prix reste une bonne et surprenante nouvelle. Car au terme des négociations commerciales qui se sont achevées en janvier dernier, les constructeurs sont parvenus à obtenir des hausses de prix auprès des distributeurs. Léger certes car limité à 1% selon l’Observatoire de la négociation commerciale contre 4,5% revendiqués. Mais la déflation n’était pas à l’ordre du jour.
Si les prix ont néanmoins continué à baisser, c’est parce que la pression concurrentielle s’est accrue entre les distributeurs qui ont utilisé leurs marges pour faire baisser les prix. Dans un contexte de baisse des volumes d’achats (-2,4% encore en 2024), les magasins sont prêts à faire des efforts pour attirer et fidéliser les clients.
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