les principales nouveautés de la déclaration de revenus en 2024
Comme chaque année, la déclaration d’impôts s’accompagne de quelques nouveautés. BFM Business fait le point à quelques jours du début de la campagne 2024.
A quelques jours de l’ouverture du service de déclaration de revenus en ligne, la Direction générale des finances publiques (DGFIP) a publié son traditionnel « guide pratique » pour mieux s’y retrouver et connaître les nouveautés qui rythmeront cette campagne 2024. Horizon de tournée.
> Nouvelle échelle
Cette année encore, le gouvernement a décidé d’indexer le barème de l’impôt sur le revenu à l’inflation. Concrètement, cela signifie que le seuil d’entrée de chaque tranche a été relevé de 4,8%. Ainsi, un contribuable célibataire sera imposable cette année à partir de 11 295 euros de revenus, seuil pour entrer dans la tranche des 11 %, au lieu de 10 777 euros un an plus tôt.
Ce relèvement des seuils profitera à ceux dont le salaire n’a pas augmenté ou a augmenté moins vite que l’inflation. Selon Bruno Le Maire, cela permettra d’éviter de voir « 320 000 salariés tomber à l’impôt sur le revenu ». Selon le ministre de l’Economie, l’augmentation du barème représente « près de six milliards d’euros de manque à gagner » pour le budget de l’Etat.
> La déclaration en ligne arrive sur l’application mobile
Pour la première fois, il sera possible de « faire sa déclaration d’impôts sur l’application mobile impots.gouv », du moins les plus simples, annonce la DGFIP.
Ce nouveau service « proposera un processus de déclaration simplifié et intuitif en quatre étapes : situation, revenus, dépenses, récapitulatif », poursuit-elle. Il sera ainsi possible de modifier ou d’ajouter depuis l’application mobile des personnes à charge, certains revenus (salaires, traitements, pensions, rentes, revenus des capitaux mobiliers, etc.) ou dépenses (pension alimentaire, cotisations syndicales, aide personnelle…).
> Sécurité renforcée des coordonnées bancaires
Lorsqu’un contribuable souhaite modifier ses coordonnées bancaires sur le site des impôts, il doit saisir un code à usage unique reçu par SMS. Toutefois, si l’administration fiscale n’a pas connaissance de son numéro de téléphone, la modification pourrait quand même être effectuée sans avoir à saisir de code.
Ce ne sera plus le cas. Si les services fiscaux ne parviennent pas à sécuriser la modification des coordonnées bancaires au moyen d’un code envoyé par SMS, le code sera désormais envoyé par email.
> Un nouveau questionnaire « Synthèse »
Dès cette année, la déclaration en ligne comprendra un nouveau questionnaire intitulé « Synthèse » qui sera remis au contribuable à l’issue de ses démarches. « Les utilisateurs doivent répondre avant de signer leur déclaration de revenus », précise la DGFIP.
Ce questionnaire vise essentiellement à s’assurer que les propriétaires ont déclaré d’éventuels changements dans la situation d’occupation de leur logement. Ainsi, le questionnaire leur demandera d’indiquer si de tels changements ont eu lieu en 2023. En cas de réponse positive et si le changement de profession n’a pas encore été déclaré, le contribuable sera automatiquement redirigé vers la rubrique « Gérer mon bien immobilier ». .
> Incitation à déclarer le déménagement et le séjour des étudiants
Pour inciter les contribuables à bien déclarer un éventuel changement d’adresse, l’administration fiscale a décidé d’ajuster la déclaration d’impôt. Concrètement, l’utilisateur doit indiquer s’il a déménagé ou non en 2023 ou 2024. Dans le cas contraire, il ne pourra pas poursuivre sa déclaration.
Par ailleurs, la campagne 2024 marque l’arrivée d’une autre nouveauté concernant les étudiants rattachés au foyer fiscal des parents. Les contribuables devront désormais indiquer si l’étudiant dispose d’un logement indépendant ou s’il habite chez ses parents. S’il dispose de son propre logement, l’adresse de ce dernier doit être communiquée.
> La réduction d’impôt pour les dons prolongée
Fixée à 66%, la réduction d’impôt pour les dons est étendue aux dons effectués aux « œuvres et organismes d’intérêt général contribuant à l’égalité entre les femmes et les hommes », souligne la DGFIP.
La réduction d’impôt est également portée à 75 % pour les dons effectués à la Fondation du patrimoine pour la sauvegarde de l’immobilier religieux, dans la limite de 1 000 euros par an.
> La réduction d’impôt pour les meublés de tourisme portée à 92% dans certains cas
Les propriétaires louant des hébergements touristiques classés et déclarant leurs revenus sous le régime micro BIC pourront bénéficier d’une réduction supplémentaire de 21%, ce qui portera la réduction totale à 92%, contre 71% auparavant.
Deux conditions doivent toutefois être remplies : que le logement soit situé « en dehors des zones marquées par un déséquilibre important entre l’offre et la demande de logements et que le chiffre d’affaires de l’année précédente soit inférieur à 15.000 euros ».
Rappelons que la « niche fiscale Airbnb » reste dans le viseur de certains parlementaires et organisations professionnelles représentant les hôteliers et les professionnels du tourisme qui ont déposé un recours devant le Conseil d’Etat en mars pour faire annuler la réintroduction de cet avantage fiscal. En effet, lors de l’examen du budget de l’Etat adopté fin 2023, le gouvernement a oublié de supprimer un article introduit par l’opposition réduisant significativement l’abattement fiscal des meublés de tourisme.
> Un crédit d’impôt pour la rénovation énergétique rétabli
Bonne nouvelle pour les petites entreprises : le crédit d’impôt pour la rénovation énergétique des bâtiments tertiaires détenus ou loués par des PME a été rétabli. Elle peut s’appliquer aux dépenses engagées entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2024.
Ce crédit d’impôt prend la forme d’une aide qui propose une prise en charge à hauteur de 30 % des dépenses éligibles, dans la limite de 25 000 euros par entreprise.
> Cryptomonnaies : les plus-values pourront être soumises au barème progressif de l’impôt sur le revenu
Les plus-values réalisées par les détenteurs de cryptomonnaies doivent être déclarées. Jusqu’à présent, ils étaient soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) au taux de 12,8 %. Les contribuables pourront désormais opter pour l’application du barème progressif de l’impôt sur le revenu.
> Le service de correction en ligne étendu aux indépendants
Les indépendants pourront désormais retrouver toutes les rubriques de leur déclaration fusionnée (fiscale et sociale) sur le service de correction en ligne.
> Le plafond de déduction du déficit foncier relevé
Lorsque le propriétaire d’un logement qu’il propose à la location a des charges supérieures à ses revenus fonciers, cela génère un déficit foncier qui peut être déduit des revenus globaux (salaire, pension de retraite, etc.).
Jusqu’à présent, il était possible de déduire de son revenu un maximum de 10 700 euros par an pour le déficit foncier. Désormais, ce plafond augmente « temporairement et sous certaines conditions » à 21 400 euros par an.
La DGFIP précise que ce « dispositif optionnel s’applique aux dépenses de rénovation énergétique pour lesquelles le contribuable justifie de l’acceptation d’un devis à compter du 5 novembre 2022 et qui sont payées entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2025 ».