Les prescriptions peuvent désormais être prolongées de trois mois en pharmacie
Il était très attendu par les pharmaciens et les patients chroniques qui ont des difficultés à planifier leurs rendez-vous médicaux. Le décret permettant le renouvellement pour trois mois d’une prescription périmée, pour « médicaments et dispositifs médicaux nécessaires à la poursuite d’un traitement chronique » a été publié jeudi 28 novembre à Journal officiel. Jusqu’à présent, cette autorisation n’était que d’un mois.
Le pharmacien doit prévenir, de préférence par « messagerie sécurisée », le médecin qui a rédigé l’ordonnance. Et il ne livrera les médicaments que mois par mois. Certains médicaments restent toutefois exclus du dispositif, comme les anxiolytiques, les hypnotiques ou les opioïdes.
Opposition aux syndicats de médecins
Cette mesure, issue de la loi Rist de 2023, a fait réagir plusieurs syndicats de médecins. L’UFML s’y oppose radicalement. Le syndicat majoritaire des médecins généralistes, MG France, souligne notamment que pour les patients les plus polymédicamentés, « il n’y a pratiquement pas de consultation de renouvellement sans changement de posologie et de traitement ».
Après l’éventuelle délivrance d’antibiotiques contre l’angine et la cystite sans consultation, à condition qu’un test rapide indiquant l’origine bactérienne de la maladie ait été réalisé, d’autres projets de délivrance de médicaments sans passer par la case médecin pourraient voir le jour.
Lors de la Journée nationale de l’Ordre des pharmaciens, lundi 25 novembre, la ministre de la Santé et de l’Accès aux soins Geneviève Darrieussecq a notamment confirmé la mise en place, au printemps 2025, de l’expérimentation sur la délivrance de produits de sevrage tabagique sans prescription médicale.