C’est une nouvelle preuve de l’isolement progressif, voire définitif, d’Emmanuel Macron depuis qu’il a dissous l’Assemblée nationale le 9 juin. Philippe Grangeon, cofondateur d’En Marche ! en 2017, ancien conseiller spécial du président de la République, mais jamais très loin de l’Elysée, a écrit une tribune dans L’Express, Vendredi 28 juin, pour » alerter (s)la famille politique contre la tentation périlleuse du « ni-ni » (ni Rassemblement National ni La France Insoumise). Ce choix politique ambigu pourrait en effet, dans la dynamique actuelle, favoriser l’accession du RN au pouvoir.suite aux élections législatives anticipées (dimanche 30 juin et dimanche 7 juillet).
Un flou qui pourrait planer, selon lui, jusqu’au soir du premier tour : « Il existe sans doute des courants contradictoires au sein de la coalition présidentielle sur la question du « ni-ni »précise M. Grangeon à Monde. Mais je n’exclus pas que dimanche ils auront une position claire. En tout cas, je l’espère profondément. Il s’agit avant tout de l’avenir du pays, mais aussi de celui du bloc central pour qu’il perdure, qu’il reste audible, au lendemain du 7 juillet.. »
L’ancien conseiller de Nicole Notat à la CFDT, qui tenait jusqu’ici à s’imposer un droit de réserve depuis son départ officiel de l’Elysée en 2020, s’est exprimé publiquement contre l’incertitude laissée planer par le camp présidentiel sur d’éventuels retraits au profit du Nouveau Front populaire (NFP) pour faire barrage au RN : « Sans polémiquer, si l’on veut se donner toutes les chances d’éviter le pire, la majorité doit donner des instructions claires », il a écrit dans sa chronique. Contrairement également aux attaques répétées du Premier ministre, Gabriel Attal, et des candidats de Renaissance contre ce mariage « contre nature » Qu’est-ce que la PFN : « Mettre sur un pied d’égalité l’extrême droite et La France Insoumise, qui n’est qu’une partie de la coalition du Nouveau Front populaire, est dangereux. »écrit Philippe Grangeon.
« Il faudra toujours bloquer le RN »
Un autre compagnon de la première heure du chef de l’Etat, Daniel Cohn-Bendit, est encore plus direct. Plus sévère : « Le RN est aux portes du pouvoir. Si nous ne votons pas NFP au second tour quand c’est indispensable, nous sommes prêts à accepter que le RN obtienne la majorité absolue. Donc, nous nous plaçons du côté du RN. Donc, moralement, le « ni-ni » ne tient pas. C’est simple, la politique. Si, demain, LFI était aux portes du pouvoir, je les combattrais de la même manière, mais ce n’est pas le cas. »
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