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Les premiers Français de métropole évacués alors que la tension reste vive

MISE À JOUR SUR LA SITUATION – Dans les quartiers où les indépendantistes hostiles à la réforme électorale sont les plus nombreux et les mieux organisés, reprendre le contrôle des voies de communication et stopper les actes de destruction sera un travail long et complexe.

La tension reste vive samedi en Nouvelle-Calédonie, où la mission de « remettre de l’ordre dans les jours à venir » fixée par le président Emmanuel Macron s’avère difficile, et où l’évacuation des touristes français a commencé. Le Figaro fait le point sur la situation.

Les premiers Français de métropole évacués

Pour les Français de France métropolitaine coincés à cause des émeutes, les premiers vols à bord d’avions militaires ont décollé samedi de l’aérodrome de Magenta à Nouméa, vers l’Australie et la Nouvelle-Zélande. « L’attente était interminable, puisque la réouverture de l’aéroport était repoussée de jour en jour »a déclaré à l’AFP l’un de ces touristes, en faisant référence à l’aéroport international de La Tontouta, fermé depuis le 14 mai.

Le FNLKS réclame le retrait de la réforme électorale

Le mouvement indépendantiste néo-calédonien FLNKS a de nouveau réclamé samedi le retrait de la réforme électorale à l’origine des violences dans cet archipel français, après s’être entretenu avec le président Emmanuel Macron. Les indépendantistes protestent contre une réforme constitutionnelle, adoptée par le Sénat puis l’Assemblée nationale, qui prévoit d’élargir le corps électoral lors des élections provinciales. Cette réforme s’appelle « dégel » de l’électorat.

« Les gens ont parlé. Le FLNKS s’oppose au dégel du corps électoral tel que défini dans le projet de loi constitutionnelle. Ce texte doit donc être retiré par le gouvernement français.» a écrit le mouvement dans un communiqué de presse. « Le FLNKS a demandé au Président de la République française qu’une annonce forte soit faite de sa part indiquant le retrait du projet de loi constitutionnelle »a-t-il ajouté en parlant de « préliminaire à la sortie de crise ».

«Nous maintenons la résistance dans nos quartiers», a pour sa part lancé Christian Tein, le leader du CCAT, le collectif indépendantiste qui organise la contestation, lors d’une conférence de presse vendredi. Il a dénoncé « la forte répression (…) que subit notre population ». Le séparatiste a dit qu’il voulait « desserrez un peu l’étau pour que le carburant (…) et surtout les médicaments » peut être transporté sans entrave. «C’est notre priorité»a-t-il assuré.

Un septième décès

Le bilan des violences s’est alourdi vendredi à sept morts, le septième étant un homme de 48 ans dont l’identité n’a pas été communiquée, tué par un policier. Deux jours après la visite d’une journée du chef de l’Etat, les opposants à la réforme électorale qui a provoqué les émeutes du 13 mai restent déterminés à obtenir son retrait définitif.

Emmanuel Macron a salué jeudi la retenue des forces de l’ordre. Il a souligné aux journalistes calédoniens que « nos gendarmes et nos policiers n’ont tué personne ». Le lendemain après-midi, les faits démentaient. Un policier, « agressé physiquement par un groupe d’une quinzaine d’individus »a tiré un « tir pour s’échapper » et tué un homme, à Dumbéa près de Nouméa, selon le récit du procureur de la République Yves Dupas.

Ce policier, qui présente « des traces de coups au visage » tout comme un collègue qui l’accompagnait, a été placé en garde à vue, a ajouté le procureur. Avant cet homicide dont les circonstances restent à élucider, deux gendarmes dont l’un a été touché par un coup de feu accidentel, trois Kanaks (autochtones) et un Caldoche (Calédonien d’origine européenne) avaient été tués.

Des images de la télévision publique Nouvelle-Calédonie La 1ère, et des photos largement commentées sur les réseaux sociaux, ont montré le départ samedi matin du cercueil d’un indépendantiste de 19 ans, tué à Nouméa le 15 mai, en bateau vers l’île depuis Maré. d’où il venait.

Opérations en cours contre les barrages, la tension reste forte

Dans les secteurs et quartiers où les indépendantistes hostiles à la réforme électorale sont les plus nombreux et les mieux organisés, reprendre le contrôle des voies de communication et stopper les actes de destruction, principalement nocturnes, sera un travail très long et complexe.

« C’est l’ordre qu’il faut rétablir, et vite, avant que la situation ne dégénère encore »L’a déclaré vendredi le Premier ministre Gabriel Attal, lors d’une cérémonie rendant hommage aux deux gendarmes tués près de Paris. « La situation reste aujourd’hui extrêmement fragile en Nouvelle-Calédonie, tout peut la faire vaciller ».

Le Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie a fait état samedi dans un communiqué d’opérations contre les barrages dans sept quartiers de Nouméa, principalement au nord de la ville. « La neutralisation et le nettoyage des barrages routiers sont effectués sous la sécurité des forces de police et de gendarmerie »Il a décrit.

Entre les quartiers de Ducos et Kaméré, une dizaine de tractopelles s’activaient samedi pour dégager des tas de débris encore en feu, sous l’oeil bienveillant des gendarmes qui sécurisent la zone, a constaté un journaliste de l’AFP. Le Raid intervient en premier pour sécuriser le passage du convoi, sous le bruit incessant des pales d’un hélicoptère survolant la zone. Des camions et des balayeuses ferment la marche pour enlever les débris. La nuit de vendredi à samedi a été encore agitée dans plusieurs quartiers de Nouméa et ses alentours.

A Kaméré, des maisons ont été incendiées et/ou pillées. Une mère a raconté à l’AFP qu’elle avait été évacuée de là par la mer par le GIGN, avec « plusieurs dizaines de personnes du quartier ». « Nous avons appris par les gens du quartier que notre maison avait été pillée dans la nuit comme d’autres. C’est horrible, très choquant. », a-t-elle déclaré en larmes au téléphone. Les autorités ont signalé « 35 personnes, dont 7 mineurs »sauvé par la brigade nautique en pleine nuit.

« Un accord mondial » trouvé d’ici fin juin ?

L’état d’urgence instauré le 16 mai prévaut toujours, avec les mesures d’accompagnement : couvre-feu quotidien de 12 heures, interdiction de rassemblement, de transport d’armes et de vente d’alcool, interdiction de l’application TikTok. Le Président de la République souhaite pouvoir lever cet état d’urgence grâce à un « apaisement » qui viendrait des négociations sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.

Il a donné jusqu’à fin juin aux élus et dirigeants politiques de l’archipel, aidés par un « mission de médiation » de trois hauts fonctionnaires dépêchés de Paris. L’objectif du président est « un accord mondial » OMS « peut être soumis au vote des Calédoniens ».

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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