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Les pistes pour réduire le déficit colossal de la Sécurité sociale

Le gouvernement prévoit un tour de vis drastique pour limiter le déficit de la Sécurité sociale. En juin, la commission des comptes de l’organisme estimait qu’il s’élèverait à 16,6 milliards d’euros en 2024, contre 10,5 initialement programmés dans le budget adopté l’an dernier.

Et l’ardoise devrait devenir encore plus lourde. Ce sera  » un peu pire », a fait valoir la semaine dernière, lors d’une audition au Sénat, le directeur de la Sécurité sociale Pierre Pribile. Selon les indications qu’il a fournies la semaine dernière, la Sécurité sociale devra trouver l’an prochain environ 13 milliards d’euros d’économies, soit un tiers des 40 milliards annoncés pour l’ensemble de la sphère publique.

Les arrêts de travail dans le viseur

Pour économiser 4 milliards d’euros, le gouvernement a annoncé qu’il reporterait de six mois la hausse des retraites, qui augmentent habituellement en janvier en fonction de l’inflation. Mais face à une forte opposition des parlementaires, notamment du RN, Matignon a déclaré vendredi « ouvrir » vers d’autres solutions.

Des arrêts de travail sont en ligne de mire. Les dépenses connexes, en forte hausse, pourraient « dépasser les 17 milliards d’euros » à la fin de l’année, selon le directeur de l’Assurance maladie, qui a récemment appelé à transformer le système. La Cour des comptes a proposé en mai d’allonger le « délai de carence » (trois premiers jours d’arrêt maladie non remboursés par l’Assurance maladie, souvent compensés par les entreprises). Aujourd’hui, l’Assurance Maladie verse, à partir du 4ème jour de fermeture, une indemnité équivalente à 50% du salaire journalier, dans la limite d’un plafond de 1,8 SMIC, que le gouvernement voudrait porter à 1,4 smic, pour économiser certains. 600 millions d’euros.

Le déficit de la Sécurité sociale passé sous silence par Michel Barnier

Par ailleurs, selon un projet présenté aux organisations syndicales, le gouvernement souhaiterait répartir différemment les réductions de cotisations patronales, actuellement fortement concentrées au niveau du salaire minimum, afin que les salariés les moins bien payés puissent être augmentés plus facilement. Par ailleurs, le nouveau cocktail de réductions s’arrêterait à 3 SMIC, contre 3,5 SMIC aujourd’hui. La réforme permettrait de lever quelque 5 milliards d’euros par an sur trois ans.

Selon Les Échosle gouvernement réfléchit également à réduire la part de l’Assurance maladie dans le remboursement des consultations médicales, en augmentant celle de la complémentaire santé, ce qui devrait à son tour augmenter les tarifs des complémentaires santé. Le ministère de la Santé n’a pas souhaité confirmer l’information à ce stade. Les complémentaires estiment ce transfert de charges à 1 milliard d’euros.

 » Nous n’étions pas au courant » Thomas Colin, directeur des marchés de produits du complément de santé mixte Malakoff Humanis, a expliqué à l’AFP. Mais  » nous avions anticipé qu’étant donné les quelques impasses budgétaires de l’Etat et de la Sécurité sociale, pires encore que ce qui était prévu, d’une manière ou d’une autre la complémentaire santé serait sollicitée », a-t-il ajouté.

Selon le gérant, la hausse à 40% du taux de prise en charge par les mutuelles leur coûterait cher » probablement environ un milliard d’euros « . L’estimation est corroborée par le président de la Mutualité française, Eric Chenut, qui a mis la mesure à  » plus de 1,2 milliard d’euros », jeudi matin sur Radio Classique.

«  C’est considérable, c’est inédit, un transfert de cette ampleur en une seule année », a-t-il regretté.

L’Assurance maladie espère également économiser 420 millions d’euros grâce à la lutte contre la fraude. Elle souhaiterait également réduire les hospitalisations évitables et limiter le gaspillage des produits de santé. Le ministre de l’Industrie a mis en garde les industriels pharmaceutiques : « efforts » Et  » des compromis difficiles » sera nécessaire, notamment sur les prix.

De nouvelles dépenses sont également prévues

La chasse aux économies est d’autant plus difficile que de nouvelles dépenses sont planifiées. Un accord conclu en juin entre la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) et les syndicats de médecins libéraux prévoyait diverses hausses des tarifs des consultations, avec une entrée en vigueur échelonnée, entre décembre 2024 et 2026, soit des dépenses supplémentaires de 1,6 milliards d’euros à long terme. L’addition pourrait cependant être réduite par les engagements pris par les médecins en termes de « pertinence » et donc de réduction des prescriptions : médicaments, arrêts maladie, transports sanitaires ou actes d’imagerie et de biologie.

Les hôpitaux et établissements médico-sociaux sont dans des situations difficiles. Le déficit des hôpitaux publics devrait atteindre 2 milliards d’euros en 2024, selon la Fédération des hôpitaux publics. Il prévoit une augmentation de 6% de l’enveloppe dédiée par rapport à l’année dernière, à 111,9 milliards d’euros.

Les spécialistes plaident pour que les patients se renvoient les uns aux autres

Pour  » faciliter » Accès aux soins, le premier syndicat de médecins spécialistes a plaidé samedi pour permettre aux spécialistes de se référer des patients entre eux, voire de recevoir des patients envoyés par un soignant paramédical, une idée à l’origine de tensions régulières avec les médecins généralistes. Hors urgences, les délais médians de rendez-vous chez le spécialiste sont très longs : « plus de 30 jours pour un dermatologue, 40 jours pour un cardiologue », déplore Avenir Spé, dans un « manifeste » présenté lors de son congrès à Lille, qui liste diverses propositions pour améliorer l’accès aux soins. Ces difficultés s’expliquent notamment par l’organisation actuelle du « parcours de soins », qui « jempossibilité de vous rendre d’abord et toujours au préalable chez le médecin traitant « , alors qu’il y a une pénurie de médecins généralistes partout, juge le syndicat. Avenir Spé propose donc une consultation » nouveau type », facturé 60 euros, utilisable uniquement dans le cadre de « soins imprévus « , ou une demande  » examen rapide « . Le patient pourrait être adressé par un autre spécialiste, par exemple un pneumologue qui, face à un essoufflement, soupçonnerait un problème cardiaque.

(Avec l’AFP)

Ray Richard

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