les pistes explosives de la Cour des comptes pour générer des économies
La Cour des comptes remplit, une fois de plus, sa fonction de « démangeaison » – ou de fouet de père – en évoquant des idées explosives sur un sujet grand public : les arrêts de travail. Dans un rapport rendu public mercredi 29 mai, les magistrats de la rue Cambon à Paris jugent » essentiel « maîtriser les dépenses liées à la prise en charge des personnes qui interrompent temporairement leur activité pour des raisons de santé. Face à une facture qui s’alourdit depuis plusieurs années, il faut, selon eux, « économiser de l’argent » pour la Sécurité Sociale.
Dans cette optique, la Haute Cour suggère notamment « modifier les paramètres » de la couverture offerte, par exemple en reportant le moment à partir duquel le travailleur est accueilli sous l’aile de l’Assurance Maladie ou en examinant l’hypothèse d’un raccourcissement de la durée « durée maximale d’indemnisation ». Autant d’idées susceptibles d’intéresser le gouvernement, au moment même où il entame sa réflexion pour préparer le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025.
Le système général « Secu » consacre de plus en plus d’argent aux indemnités journalières liées aux arrêts de travail : 12 milliards d’euros en 2022 contre 7,7 milliards en 2017, soit une augmentation de 56 %. Le niveau atteint est « inédit » et résulte de la conjonction de plusieurs facteurs, selon le rapport rendu public mercredi : augmentation de la population active (et donc du nombre de bénéficiaires potentiels), vieillissement des individus occupant un poste – qui augmente la probabilité de les voir arrêter temporairement leur activité. activité due à un problème de santé -, salaires dynamiques – qui affectent la rémunération puisqu’elle est calculée en fonction de la rémunération des personnes concernées -, retombées de la crise sanitaire, etc.
Augmenter le délai d’attente
Le phénomène, qui s’inscrit dans une tendance de fond, inquiète l’exécutif depuis de nombreux mois. En juin 2023, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, s’en empare de manière polémique, fustigeant le » personnes « qui bénéficient du système « pendant qu’ils ne sont pas malades ». « Il est très simple d’obtenir un arrêt maladie », renchérit, au même moment, Gabriel Attal, alors ministre chargé des comptes publics, pour dénoncer dérives et fraudes. Quelques mois plus tard, une disposition a été adoptée dans le cadre du PLFSS 2024 : elle prévoit que l’arrêt de travail constaté par un médecin à la suite d’une téléconsultation ne peut durer plus de trois jours.
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