Le chef de l’Etat s’est agacé vendredi des hausses d’impôts pour les entreprises lors de l’inauguration de la Grande Exposition du « Made in France ».
Emmanuel Macron s’est agacé vendredi des hausses d’impôts et du coût du travail qui pèsent sur les entreprises alors qu’il faudrait les aider à « réussir » contre leurs concurrents internationaux. Le Chef de l’Etat a accueilli 120 entreprises emblématiques de la « Fabriqué en France » réunis pour une exposition à l’Elysée ce week-end.
« Il y a une bataille de cohérence et une bataille macroéconomique. Tout cela n’est pas possible si nous augmentons les impôts, si nous augmentons le coût du travail et si nous pensons que nous résolvons les problèmes de déficit public en revenant complètement à une politique macroéconomique cohérente.»a-t-il déclaré sous les applaudissements lors d’une pique au gouvernement. Emmanuel Macron a cependant fait preuve de retenue et de neutralité depuis qu’il a nommé un Premier ministre issu des Républicains, Michel Barnier, à Matignon suite à la dissolution de l’Assemblée.
« Ne pas être imposé plus que les voisins »
« Quand on aime l’industrie, le « made in France », il faut donner à nos entrepreneurs la possibilité de réussir (..) et donc il faut être compétitif »a poursuivi Emmanuel Macron. « Il faut leur permettre d’avancer aussi vite que les concurrents, simplifier au maximum et c’est ce qu’on attend le plus de l’Europe »il a souligné. « Et il faut leur permettre, s’ils investissent du capital, de ne pas être plus imposés que leurs voisins, d’avoir un coût du travail qui continue de baisser, une visibilité et une stabilité »il a insisté.
Le gouvernement de Michel Barnier envisage 20 milliards de nouvelles recettes et 40 milliards de réductions de dépenses dans son projet de budget pour 2025 afin de réduire le déficit public à 5% du PIB et tenter de reprendre le contrôle d’une dette colossale. L’impôt sur les sociétés (IS) taxant les bénéfices doit notamment être augmenté « pendant un an ou deux ». Une mesure qui devrait rapporter huit milliards d’euros l’année prochaine.
De nombreux députés macronistes, bien que membres de la coalition soutenant Michel Barnier, s’y opposent, craignant qu’elle fragilise les entreprises françaises à l’international. L’ancien Premier ministre Gabriel Attal a ainsi exprimé son « peur » que le budget « n’inclut pas assez de réformes et trop d’impôts ».