Les pilotes s’alarment de l’arrivée d’avions autonomes avec un seul humain aux commandes
Les pilotes veulent absolument rester à deux dans le cockpit ! La Journée mondiale des pilotes, célébrée chaque 26 avril depuis sa création en 2014, a été l’occasion d’une mobilisation internationale des marins. Ils étaient plusieurs dizaines de commandants de bord et copilotes, devant le terminal 2E de Roissy-Charles-de-Gaulle, à manifester en grand uniforme, contre « le projet porté par Airbus et Dassault qui voudrait qu’il n’y ait qu’un seul pilote aux commandes pendant la phase de croisière d’un vol », explique Karine Gély, présidente du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL France Alpa). Le même jour, partout dans le monde, les syndicats de pilotes ont appelé leurs adhérents à se mobiliser pour maintenir le principe du pilotage à deux.
C’est le dispositif baptisé EMCO (Extended Minimum Crew Operations), qui combine logiciel de pointe et intelligence artificielle pour piloter un avion avec un équipage limité à une seule personne, qui a mis le feu aux poudres. « Il y a urgence car Airbus est très en avance sur ce sujet », craint Thierry Oriol, porte-parole du SNPL. De son côté, Airbus indique que cette avancée technologique est uniquement destinée « pour améliorer la gestion des temps de repos des pilotes » lors des vols long-courriers.
En pratique, l’objectif d’Airbus serait de permettre aux pilotes qui effectuent des voyages de plusieurs heures, comme Paris – Pointe-à-Pitre, de pouvoir se reposer à tour de rôle. Décoller « et l’atterrissage se ferait avec deux pilotes, puis, pendant le vol, l’un des deux se reposera tandis que l’autre restera dans le cockpit »explique Véronique Damon, commandant de bord sur Airbus A220 et administratrice d’Air France.
La volonté de rendre les avions de plus en plus autonomes n’est pas nouvelle. Pour plusieurs années, « Airbus pousse les technologies pour rendre l’avion capable de se gérer tout seul », indique-t-on du numéro un mondial de l’aéronautique. En 2020, l’avionneur franco-européen avait annoncé avoir réussi l’atterrissage autonome d’un gros-porteur long-courrier A350-1000.
Pour les syndicalistes, il faut agir sans tarder. Au début, Karine Gély disait : « Airbus s’attendait à ce que son appareil EMCO soit certifié par l’Agence de la sécurité aérienne de l’Union européenne en 2026. » Le feu vert de l’autorité de régulation a été reporté à 2027, indique le patron du SNPL.
Inquiétudes concernant les connexions avec les Antilles
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