Les pilotes font grève jeudi pour protester contre le triplement de la taxe sur le transport aérien
Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) appelle à la grève jeudi 14 novembre, a-t-il rapporté dimanche 10 novembre à l’Agence France-Presse (AFP). Le SNPL appelle dans le même temps à un rassemblement devant l’Assemblée nationale après le vote des députés pour une augmentation de la fiscalité du transport aérien.
« Face à la volonté du gouvernement de prélever 1 milliard supplémentaire par an au secteur aérien, nous appelons les pilotes mais aussi tous les salariés du secteur aérien à se mobiliser le 14 novembre »» a déclaré un porte-parole du syndicat ultra majoritaire des pilotes. « Nous appelons à un rassemblement près de l’Assemblée nationale en fin de matinée »avons-nous ajouté.
Les députés, qui examinent le projet de budget 2025, ont approuvé vendredi la hausse de la fiscalité sur le transport aérien proposée par le gouvernement, limitant toutefois sa durée à un an et excluant du dispositif l’outre-mer et la Corse. . Cet amendement est censé augmenter la fiscalité du transport aérien d’un milliard d’euros et entrer en vigueur le 1euh Janvier 2025.
Concrètement, ce système va augmenter les taux de taxation sur les billets d’avion. Pour les vols en classe économique, la majoration sera de 2,60 euros à 9,50 euros par passager pour une destination européenne, de 7,50 euros à 15 euros pour les destinations intermédiaires, et de 7,50 euros à 40 euros pour les destinations lointaines, selon le rapporteur général du budget. Charles de Courson.
Risque pour l’emploi, selon les syndicats
Vendredi soir, le directeur général d’Air France-KLM, Benjamin Smith, a réaffirmé son opposition et estimé qu’en excluant les territoires d’outre-mer et la Corse de cette hausse d’impôt, les députés avaient » reconnu « les risques d’une telle mesure pour « la compétitivité des entreprises françaises ».
Le SNPL dénonce « une multiplication par trois de cette taxe, sans que la consultation des acteurs du secteur ait eu lieu ». « Alors que de nombreux acteurs du secteur aérien se remettent à peine des effets prolongés de la période de crise du Covid-19, cette imposition supplémentaire entraînera à terme des dizaines de milliers de suppressions d’emplois en France »dit le syndicat, qui demande au gouvernement de faire marche arrière.
Dimanche, le ministre délégué chargé des transports, François Durovray, a défendu cette hausse d’impôt sur Franceinfo : « Cette taxe a, à la fois, la vertu de contribuer au redressement des comptes de l’Etat, mais aussi une visée environnementale » en raison des émissions de carbone de l’aviation.
Appel à « œuvrer pour un système vertueux »il a estimé que cette taxe pourrait encourager les compagnies aériennes « mettre du carburant plus durable dans les avions »saluant les efforts déjà entrepris par l’industrie aéronautique française, mais sans avancer aucune direction quant à la disponibilité d’un carburant durable.