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Les photographies de Flore, un voyage dans l’Italie éternelle à la galerie Clémentine de la Féronnière


En trente œuvres photographiques aux tirages délicats, Flore nous raconte son Italie. L’exposition « Les Rêveries de Lavinia » nous emmène de Naples à Venise, des palais abandonnés à la sensualité des statues antiques, c’est un carnet de voyage, intime et mélancolique.

France Télévisions – Culture Edito

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Temps de lecture : 4 min

Il faut pousser un grand portail puis pénétrer dans la cour de cette ancienne bâtisse de l’île Saint-Louis à Paris pour découvrir le travail de Flore. La délicatesse de ses œuvres mérite cette discrétion, celle de la galerie Clémentine de la Féronnière.

À voir jusqu’au 21 décembre 2024, trente œuvres comme une correspondance envoyée à des amis d’Italie par le photographe qui parcourt le pays depuis dix ans.

Il y a quelques années, Flore a parcouru le Maroc en souvenir de son enfance et de sa mère, il faisait clair à en éblouir. Puis, elle est partie sur les traces de Marguerite Duras dans ce qui était l’Indochine. Il faisait humide et nostalgique. Ses livres photographiques s’appellent Temps suspendu Ou Souvenirs lointains. Le ton est donné, un mot est sépia et brumeux comme le temps passé. De la douceur exquise de ces photographies, Flore confie les raisons à Franceinfo Culture en disant : « C’est sûrement ma mélancolie que l’on retrouve d’une œuvre à l’autre, cette mélancolie n’est pas dépourvue intérieurement d’une certaine forme de sensualité. Peut-être que cela me constitue. Mais pour l’Italie, c’est assez facile d’une certaine manière, parce que la langue, la musique, toute la statuaire, la peinture, il y a vraiment des siècles de sensualité dans ce pays quand même. »

Son galeriste, Clémentine de la Féronnière ajoute : « Quand j’ai rencontré Flore, la première fois, elle m’a dit quelque chose que j’ai trouvé très touchant, une petite phrase à laquelle je pense souvent… Elle dit qu’elle essaie simplement de rendre le monde qui nous entoure un peu plus agréable, un peu plus facile à accepter. Et c’est vrai que dans le travail de Flore, il y a quelque chose d’accompagnement, de douceur qui se nourrit de tous ces univers de littérature, de musique qui lui sont propres. »

Entrer dans la galerie, c’est comme entrer dans un palais italien, vénitien ou florentin d’un autre temps.

Sur les murs blancs de la galerie, les gravures expriment avec efficacité cette douce mélancolie. Un détail de statue, les fesses rebondies d’un homme, côtoient des draps froissés, sûrement le souvenir d’une nuit d’amour.

Une vue sur un jardin avec un escalier abîmé par les siècles mène à un panorama de ce qui serait une balustrade sur un lac immobile. Une attente solitaire. « L’Italie me nourrit, il suffit de marcher pour s’émerveiller, et mes amis m’emmènent dans des endroits secrets. »

Son Italie, vue mille fois dans les livres d’histoire, renaît comme si on ne l’avait jamais vue, c’est le miracle de son œuvre. Son explication est simple : « C’est comme une histoire d’amour. Peut-être que tu peux avoir une histoire d’amour avec quelqu’un. Quelqu’un aura une autre histoire d’amour avec cette même personne et ce sera différent.

Son histoire d’amour avec l’Italie permet donc de photographier ses paysages et ses villes sont redécouverts : « Venise, par exemple, est certainement la ville la plus difficile à photographier, mais elle mérite d’être revisitée. J’aimerais probablement continuer. »

Flore fait appel à la littérature pour éclairer son parcours et ses carnets de voyage photographiques. « Je n’aime que les voyages, la rêverie, la solitude, le bruit du monde, le traverser et en rire, puis la poésie pour supporter le passé »écrit George Sand. Flore était en résidence à la maison de l’écrivain à Nohant et aime la citer.

Son galeriste insiste également sur cette inclination : « La littérature est sans aucun doute un univers qui l’a énormément nourrie. » La photographe elle-même résume ces intentions artistiques : « Je m’inspire de la poésie que j’ai lue, des découvertes littéraires que j’ai faites, ça raconte un peu de tout ça et en même temps un peu de moi quand même. »

Et ce passé qui refait surface lorsqu’elle voit ses images, elle le résume ainsi : « C’est un rêve d’Italie, celui où l’on serait avec les gens qu’on aime, c’est se projeter dans les paysages comme si on allait y vivre pour l’éternité. Comme si on était amis avec certains peintres. C’est peut-être la vie, la vie rêvée, la vie voulu. »

Flora a écrit il y a quelques années : « Le monde est très petit aujourd’hui, on peut voyager à travers le monde facilement. En revanche, voyager dans le temps est mystérieux. La photographie nous permet de voyager dans le temps et de réaliser des images qui auraient pu être prises à une époque antérieure. »

Sa nouvelle exposition Les rêveries de Lavinia prouve que la photographie peut avoir ce don, être même une machine à remonter le temps et avec ses visions de l’Italie, le visiteur voyage à travers un pays à travers le temps.

Exposition de Flore « Les Rêveries de Lavinia ». Jusqu’au 21 décembre 2024 à la Galerie Clémentine de la Féronnière, 51 rue Saint-Louis-en-l’Île, 75004 Paris.

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Jewel Beaujolie

I am a fashion designer in the past and I currently write in the fields of fashion, cosmetics, body care and women in general. I am interested in family matters and everything related to maternal, child and family health.

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