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Les « petits » partis survivront-ils à cette campagne express ? Cinq questions à un politologue

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Les petits partis sont moins présents dans les urnes pour ces élections législatives.  (CATHERINE AULAZ / MAXPPP)

On connaît désormais les candidats des différents partis aux élections législatives. Trois blocs se démarquent : le Nouveau Front populaire, l’« Arc républicain » et l’extrême droite. Mais qu’en est-il des petits partis ? Décryptage avec Christophe Boutin.

La dissolution surprise de l’Assemblée nationale nécessite une campagne inédite pour les élections législatives qui auront lieu les 30 juin et 7 juillet. Après avoir déposé leur candidature dimanche 16 juin, les candidats ont moins de deux semaines pour convaincre leurs électeurs. Au-delà des grands blocs politiques, les petits partis ont rencontré des difficultés à se présenter. Certains ont même renoncé à se lancer dans la course, comme le parti animaliste. Quel avenir pour ces partis ? Franceinfo a rencontré Christophe Boutin, politologue et professeur des universités de droit public à Caen.

franceinfo : Les élections législatives sont-elles un mode de vote favorisant les petits partis par rapport aux élections européennes ?

Christophe Boutin : Les élections européennes sont un système de vote proportionnel national. C’est donc le meilleur mode de vote pour les petits partis, avec une réserve bien sûr qui est le taux minimum pour pouvoir obtenir des députés. En France, comme dans d’autres pays européens, nous avons retenu le taux minimum de 5 %. C’est ce qui permet d’obtenir la répartition. En revanche, pour être présent au second tour des élections législatives, il faut avoir obtenu 12,5% des électeurs inscrits. Le mode de scrutin est uninominal à deux tours, et non en un seul tour comme pour les élections européennes, et limité à une circonscription dans laquelle les racines du parlementaire joueront un rôle important.

« Les élections législatives ne sont pas le lieu idéal pour l’apparition de nouveaux groupes. »

Christophe Boutin, politologue

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La campagne express de trois semaines pour les législatives complique encore plus les choses pour ces partis ?

Absolument. C’est d’autant plus difficile qu’ils n’ont quasiment pas le temps de se faire connaître. De plus, dans le cas de cette campagne 2024, il y a une sorte de dramatisation de la campagne qui propulse en avant trois grands blocs et qui éclipse donc très largement ceux qui ne sont pas directement intégrés aux trois grands blocs. C’est le cas du Parti Pirate qui estime que les voix qu’il pourrait obtenir au premier tour empêcheraient certains candidats du Nouveau Front populaire d’accéder au second tour. Et donc, la fête n’y va pas. Une autre solution est la négociation qui peut se faire avant la constitution des candidats, avec une répartition des circonscriptions, comme pour le groupe Liot.

Cette absorption des petits partis par des partis plus grands met-elle en danger la pluralité politique ?

Oui et non. Les trois blocs sont composés différemment. Vous avez un bloc qui se structure autour d’un parti unique, le Rassemblement national, tandis que les deux autres blocs sont des blocs de coalition, plus ou moins fragiles dans l’exercice du pouvoir. Nupes, par exemple, entre 2022 et 2024, a connu d’importantes tensions internes. Il n’est pas exclu qu’au sein de la majorité présidentielle, on voie apparaître de multiples tensions suite à la dissolution ou encore après les élections législatives.

Les petits partis dépendent également beaucoup du financement public, alors que les grands partis trouvent des fonds ailleurs ?

La répartition des fonds publics pour les partis politiques repose sur deux éléments : d’une part, le nombre de parlementaires et, d’autre part, les voix obtenues lors des dernières élections législatives. Donc, ne pas se présenter, c’est en fait perdre le financement public, c’est sûr. C’est notamment le cas du parti animaliste qui ne présente aucun candidat aux élections législatives, faute de moyens.

Le nombre de candidats a-t-il diminué pour ces élections de 2024 par rapport aux élections législatives de 2022 ?

Pour la Basse-Normandie – où je travaille – dans les trois départements de la Manche, de l’Orne et du Calvados, on constate globalement une baisse de 30 % du nombre de candidats par rapport à 2022. Ce qui n’est pas illogique. Nous pouvons avoir deux lectures. Première lecture : c’est une honte pour le pluralisme. L’autre lecture qu’on vous donne aussi, c’est que parfois, on a des candidats qui n’ont aucune chance d’être élus et qui viennent perturber l’élection. Ils n’apportent pas vraiment d’élément démocratique. Il faut trouver un juste milieu.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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