Entre mai 2023 et avril 2024, la construction de 358 200 logements a été autorisée. Un chiffre en chute libre depuis un an.
Le nombre de permis de construire délivrés a continué de baisser en France sur une période de douze mois s’achevant en avril, selon les données provisoires publiées ce jeudi 30 mai par le ministère de la Transition écologique. Entre mai 2023 et avril 2024, 358 200 logements ont été autorisés à la construction, soit 17,7 % de moins qu’au cours des douze mois précédents.
Le secteur de la construction de nouveaux logements est confronté à une grave crise. Les coûts de construction ont augmenté en raison de matériaux plus chers et de normes environnementales plus strictes. Dans le même temps, les acheteurs ont souffert de la hausse des taux d’intérêt et de la réduction des mesures publiques de soutien à l’immobilier neuf. Ces facteurs commencent à avoir des effets sur l’emploi : plusieurs promoteurs ont annoncé des plans sociaux et des petits acteurs déposent le bilan. La Fédération française du bâtiment (FFB) craint 90 000 suppressions d’emplois d’ici fin 2024 dans le secteur, puis 150 000 d’ici mi-2025.
Dans le détail, les maisons individuelles ont fait l’objet de 129.200 autorisations (-19,7%) entre mai 2023 et avril 2024, tandis que les logements collectifs en ont obtenu 229.000 (-16,6%). Au sein de l’habitat collectif, les résidences (étudiants, seniors…) parviennent à limiter significativement leur baisse qui s’établit à -11,1%.
Les Hauts-de-France et la Bretagne s’en sortent un peu mieux que les autres régions de France avec des baisses respectives de 4,4% et 8%. Les deux régions les plus tendues, l’Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur, ont connu des baisses significatives des permis délivrés avec respectivement -21,6% et -26,4%. A noter la baisse de 27% en région Centre-Val-de-Loire.
Le nombre de chantiers démarrés, qui suit traditionnellement celui des permis de construire, continue également de plonger avec 282.400 mises en chantier en mai 2023 et avril 2024, soit 22,3% de moins que les douze mois précédents. Comme les permis, les mises en chantier ont enregistré un rebond en avril (+9 %) par rapport à mars. Le ministère prévient toutefois que les chiffres des mises en chantier contiennent une part importante d’incertitude en raison des perturbations des horaires d’ouverture des chantiers depuis la crise sanitaire. Face à ces chiffres inquiétants, la Fédération française du bâtiment craint 90 000 suppressions d’emplois d’ici fin 2024 puis 150 000 d’ici mi-2025.