« Les pauvres n’ont pas plus de droits sur les riches que l’inverse. » L’éditorial de Charles SANNAT
Mes chers impertinents,
Vous vous souvenez probablement de la blague de Coluche qui disait que le capitalisme est l’exploitation de l’homme par l’homme, alors que le communisme… est l’exact opposé !
Eh bien, d’un point de vue purement moral, les pauvres n’ont pas plus de droits sur les riches que l’inverse.
Être riche n’est pas un défaut, ce n’est pas un crime, ce n’est pas un défaut dont on ne peut se guérir qu’en achetant des indulgences d’État appelées impôts, droits ou contributions.
Il est important de se rappeler cette règle simple.
Aucun être humain n’a de droits particuliers sur un autre.
Et bien sûr, cela inclut également ceux que les pauvres, les gentils qui veulent les poches des riches, les gens méchants aimeraient avoir.
L’exploitation des riches par les pauvres est aussi immorale que l’inverse, même si elle peut déplaire à ceux qui voudraient se raser gratuitement.
Vous avez donc compris qu’il doit y avoir un juste équilibre dans tout. Un équilibre social, fiscal, sociétal, environnemental, etc.
Maintenant, raisonnons un peu et réfléchissons.
Le problème des inégalités aujourd’hui, particulièrement en France, est essentiellement la faute de… la mondialisation !
La France est le pays le plus taxé au monde. Pourtant, on peut contempler chaque jour un peu plus le délabrement par exemple de nos hôpitaux au hasard, mais de nos services publics en général. La France n’est pas le pays où le bonheur est le plus grand et le plus partagé, on peut affirmer que le taux d’imposition ne fait pas le bonheur. Ce constat de bon sens est différent au niveau international et c’est là le problème.
Le problème est que la mondialisation signifie délocalisation.
La mondialisation, c’est le déclassement de nos entreprises, de nos industries qui ferment ici pour s’ouvrir ailleurs.
Cela représente donc des millions d’emplois perdus, un chômage de masse dans notre pays et, en réalité, un énorme transfert de richesse de « NOUS » vers « EUX ».
Au milieu, des multinationales apatrides qui parviennent à être taxées là où c’est le moins cher.
Logique.
Personne n’y trouve vraiment à redire, à part quelques « chagrins » ou « complotistes » qui le dénoncent.
Les pays du G20 se réunissent au Brésil pour parvenir à un accord sur la taxation des riches
« L’idée de créer un impôt minimum sur les riches n’a pas fait consensus, mais un compromis a été trouvé pour inciter à les taxer davantage. »
Le sujet a dominé une réunion de deux jours. Les pays du G20, réunis au Brésil, à Rio de Janeiro, se sont engagés, vendredi 26 juillet, à « coopérer » pour que les ultra-riches soient davantage taxés. Cette réunion des ministres des Finances du groupe, formé par les 19 plus grandes économies mondiales, l’Union européenne et l’Union africaine, devait préparer le sommet entre chefs d’État et de gouvernement du G20 prévu les 18 et 19 novembre, également à Rio.
Poussée par le président de gauche brésilien Luiz Inacio Lula da Silva à la tête du G20 cette année, l’idée de créer un impôt minimum sur les plus grosses fortunes n’a pas fait consensus, mais un compromis a émergé pour inciter tout le monde à les taxer davantage. « Dans le plein respect de la souveraineté fiscale, nous nous efforcerons de coopérer pour garantir que les individus très riches soient effectivement taxés », précise un communiqué sur la « coopération fiscale internationale » publié à l’issue des travaux.
Un consensus « historique ».
Le texte souligne que « les inégalités de richesse et de revenu compromettent la croissance économique et la cohésion sociale et aggravent les vulnérabilités sociales ». Il prône également « des politiques budgétaires efficaces, justes et progressistes ».
Auteur d’un rapport sur le sujet à la demande du Brésil, l’économiste français Gabriel Zucman s’est réjoui que « pour la première fois dans l’histoire, les pays du G20 s’accordent sur le fait qu’il faut changer la manière dont on taxe les super-riches ». La déclaration publiée vendredi évoque des échanges de bonnes pratiques et la conception de mécanismes de lutte contre l’évasion fiscale, afin de lancer une coopération internationale en matière fiscale.
Pour le moment… rien de concret.
Pour l’instant, ce ne sont que des intentions.
L’important est de comprendre qu’une politique fiscale franco-française punitive dans un monde ouvert ne peut qu’engendrer une catastrophe économique nationale. Tous les riches iront se faire taxer ailleurs. Aucun investisseur étranger ne viendra chez nous. Notre écosystème de start-up et nos entreprises, fleurons de demain, s’ouvriront et se créeront sous des cieux plus cléments. Tout cela est évident et affreusement prévisible.
La fiscalité internationale permettrait en effet, d’une part, de supprimer les avantages comparatifs fiscaux, et permettrait dans de nombreux pays d’améliorer la situation des plus pauvres et des plus précaires.
Mais cela ne changerait rien en France.
Nous resterions les plus taxés et non les mieux lotis car nous avons un profond problème de gestion, de dépenses et d’allocation erronée de nos ressources.
Ce n’est pas nous qui pouvons taxer davantage, ce sont les autres.
Aucune fiscalité internationale ne nous dispensera de faire les efforts indispensables et nécessaires pour assainir nos finances.
Nous nous dirigeons vers un mur, mes amis. Le mur fiscal.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
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Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin.
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