les parlementaires alertent le gouvernement
VALENTIN CHAPUIS / AFP
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POLITIQUE – « Un autre symbole de notre perte de souveraineté. » Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, est l’un des nombreux élus à s’émouvoir, ce vendredi 11 octobre, du possible rachat de la filiale Opella, qui produit le Doliprane, par un fonds américain. A peine annoncées, les négociations en cours ont fait sursauter les parlementaires de tous bords.
« Le numéro 1 de notre armoire à pharmacie, indispensable à notre quotidien, passe sous pavillon américain. Dommage »le numéro 1 des communistes s’indigne, même si le rachat par le fonds d’investissement CD&R n’est pas encore bouclé. La gauche est unanime, des écologistes aux socialistes en passant par la France Insoumise. « Vous vous souvenez quand Sanofi voulait distribuer son vaccin anti-Covid ‘en priorité’ aux Etats-Unis ? C’est ce qui pourrait arriver pour Doliprane puisque Sanofi a décidé de le céder à un fonds américain »prévient l’eurodéputé socialiste.
La déclaration de Macron fait écho à l’actualité
Le député de la Somme François Ruffin rappelle avec amertume une déclaration d’Emmanuel Macron sur l’importance de la souveraineté sanitaire française à l’heure de la pandémie de coronavirus. « Déléguer notre protection, notre capacité à prendre soin des autres est une folie. Nous devons reprendre le contrôle. Les semaines à venir nécessiteront des décisions cassantes en ce sens. Je les assumerai »a déclaré le président de la République. Un rappel également fait par la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier.
Mais il n’y a pas qu’à gauche que cette éventuelle prise de pouvoir inquiète. A l’initiative du député (EPR) Charles Rodwell, 62 députés des groupes Ensemble pour la République, Horizons, MoDem et Droite républicaine (ex-LR) ont écrit une lettre commune au ministre de l’Économie Antoine Armand. « Le Doliprane est un médicament essentiel pour la santé de millions de Français »UN « succès pour le groupe Sanofi »et l’opération irait à l’encontre du « restauration de la souveraineté française en matière de santé »préviennent-ils, soulignant également « une question très préoccupante pour notre sécurité nationale ».
Ils demandent au gouvernement d’invoquer un article du Code monétaire et financier lui permettant de soumettre à autorisation préalable les investissements étrangers dans les secteurs sensibles. Le chef de la droite républicaine Laurent Wauquiez et le rapporteur général du budget de la Sécurité sociale Yannick Neuder (DR) ont également écrit au ministre avec la même demande : « il est essentiel que l’État agisse pour protéger nos fleurons industriels et assurer la souveraineté sanitaire de la France ».
Le président du Rassemblement national Jordan Bardella s’indigne, sur la même ligne : « Les risques pour notre souveraineté sanitaire et pour l’emploi sont considérables : il serait incompréhensible que l’État laisse cela se produire »il écrit sur X.
Le gouvernement « prend acte » mais promet d’être vigilant
Selon Les échos, l’acheteur américain potentiel a proposé plus de 15 milliards d’euros pour mettre la main sur Opella, qui se targue d’être le numéro trois mondial des médicaments sans ordonnance, des vitamines, des minéraux et des compléments alimentaires. Cette filiale chapeaute une centaine de marques dont le populaire Doliprane mais aussi Mucosolvan, Maalox et Novanuit.
Dans un communiqué, les ministres de l’Économie Antoine Armand et de l’Industrie Marc Ferracci ont déclaré « prendre note » des discussions en cours, mais ont rappelé le « des points de vigilance pour le gouvernement, tant sur le plan économique que sanitaire ». En commençant par «maintenir les sièges et les centres de décision sur le territoire national»la préservation de « l’empreinte industrielle française d’Opellla » ainsi qu’une production en France et un approvisionnement national.
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