les parents d’élèves exigent une réduction des inscriptions
Face à une présence importante de CO2 dans les classes des écoles Berthelot, Marc Bloch et Victor, les parents d’élèves ont contacté la ville et l’Éducation nationale, sans avancée à ce jour.
Le Figaro Lyon
Des enfants qui rentrent à la maison avec des maux de tête et des bronches en feu. Les parents d’élèves de trois écoles lyonnaises alertent depuis plusieurs mois sur la mauvaise qualité de l’air dans les salles de classe. Les analyses réalisées sur les établissements de la ville et de la métropole montrent une exposition importante aux polluants atmosphériques, notamment à proximité des axes de circulation automobile très fréquentés. Mais les enfants sont également exposés à un polluant dit « naturel » produit par la respiration humaine, le dioxyde de carbone (CO2). C’est notamment le cas de l’école Berthelot, située sur le boulevard du même nom, au 7e comme Marc Bloch, quelques hectomètres plus à l’est, ou Victor Hugo sur la Presqu’île. Les niveaux de CO2 y sont largement supérieurs aux seuils en vigueur. De l’ordre de 1700 parties par million (ppm) contre les 1000 à 1300 acceptables, selon des études réalisées par la ville en 2017. Au début du mois, les parents de Marc Bloch ont contacté le médiateur de l’Éducation nationale face à ce « une aggravation des risques sanitaires pour nos enfants et pour le personnel enseignant ».
« Le taux de dioxyde de carbone est lié à l’activité humaine, plus il y a de monde dans la pièce, plus il y a de CO2. Cependant, dans ces écoles un peu anciennes, le renouvellement de l’air n’est pas satisfaisant. Les enfants ne bénéficient pas de conditions de travail saines, ils souffrent de maux de tête, de problèmes de concentration et ceux qui ont des problèmes respiratoires voient leur état de santé se dégrader.déplore Hélène Bouchain, déléguée FCPE à l’école Berthelot. « Ma fille souffre d’asthme et elle est constamment sous traitement », abonde David Golaz, élu sur une liste indépendante de Marc Bloch. Un réseau informel s’est formé entre ces trois écoles qui ont contacté les pouvoirs publics pour résoudre ce problème. Et des actions de sensibilisation accrues. « Nous volons de l’air pour nos enfants »scande régulièrement le collectif d’action pollution de l’École Berthelot, qui avait déjà sensibilisé la maire d’arrondissement EELV, Fanny Dubot, et Vincent Monnot, élu métropolitain de la délégation des déplacements et des routes, il y a deux ans devant l’établissement.
De nouvelles études lancées
Depuis, les parents ont formalisé leur mobilisation en écrivant à plusieurs reprises à la municipalité écologiste et à l’Éducation nationale. Dans un courrier daté du 18 décembre 2023, l’inspection académique rejette la responsabilité sur la ville, en charge des bâtiments. « Or, les enseignants sont leurs employés », oppose David Golaz. Du côté des municipales, un dialogue s’est instauré. Et plusieurs réunions menées. « Dans l’absolu, notre objectif est d’améliorer au maximum la qualité de l’air intérieur », assure la municipalité. La ville de Lyon a équipé « chaque école » capteurs d’air et émis des instructions de ventilation pour renouveler l’air.
« Pour l’instant, les moyens n’ont pas été misregrette néanmoins Hélène Bouchain. La seule réponse a été d’ouvrir les fenêtres mais la circulation sur le boulevard provoque des problèmes acoustiques et thermiques.. Les leviers d’action ne sont pas légion »pour revenir à la valeur cible »» est d’accord avec David Golaz. « On agit soit sur le nombre de personnes dans la pièce, soit sur la ventilation ». Mais réduire le nombre d’enfants par classe est perçu comme une solution inacceptable pour l’Éducation nationale. Quant à la ventilation, la ville de Lyon dit y réfléchir mais seulement après que de nouvelles études aient été réalisées. Mesures dont les résultats seront transmis aux parents et aux enseignants et pourront conduire à « actions correctives si nécessaire », ajoute la majorité écologiste, soulignant également son action sur la réduction de la mobilité carbonée. Mais comme les études doivent être réalisées sur toutes les saisons, elles s’annoncent longues. De quoi reporter encore davantage d’éventuelles évolutions.