les organisations parlent d’une centaine de morts
Diverses organisations guinéennes ont indiqué mardi que le nombre de supporters de football tués dimanche dans une bousculade dans le sud-est du pays était probablement bien supérieur aux 56 décès annoncés par le gouvernement. « Aujourd’hui, on estime que 135 personnes, principalement des enfants de moins de 18 ans, sont mortes au stade du 3-Avril à N’Zérékoré. »» a déclaré un collectif d’organisations de défense des droits de l’homme dans un communiqué lu publiquement à N’Zérékoré.
Le collectif affirme s’appuyer sur des informations recueillies à l’hôpital, auprès de témoins, auprès des proches des victimes, dans les mosquées et les églises, auprès des chefs de quartiers où ont eu lieu les enterrements et dans la presse. Des dizaines de personnes sont mortes dimanche dans un mouvement de foule provoqué, selon de nombreux témoignages, par des protestations contre des décisions d’arbitrage, une invasion du terrain et l’intervention de la police à coups de gaz lacrymogènes. Le gouvernement, dominé par les militaires au pouvoir depuis 2021, a fait état d’un bilan provisoire de 56 morts. Les médecins évoquaient dimanche à l’AFP un bilan encore plus lourd.
La mort d' »une centaine de personnes »
Les Forces Vives de Guinée, un collectif de partis et d’organisations d’opposition, ont indiqué dans un communiqué que cette poussée avait causé la mort d’un « une centaine de personnes ». Une organisation des Guinéens de l’étranger, le Conseil Supérieur de la Diaspora, évoquée dans un communiqué « 300 morts, pour la plupart des jeunes et des adolescents, et des centaines de blessés, certains grièvement ».
Un haut responsable du système de santé de la région, contacté par l’AFP et souhaitant rester anonyme pour ne pas parler au nom des responsables, s’en est tenu au chiffre gouvernemental. « On dit des bêtises »» a-t-il dit à propos des chiffres avancés ailleurs. Faire un bilan de telles tragédies est toujours incertain en Guinée en raison de l’absence d’information centralisée et de l’opacité, volontaire ou non.