Alors que le représentant israélien a reçu des menaces, l’Eurovision condamne les « campagnes ciblées » contre tout artiste en compétition.
Les organisateurs du concours Eurovision de la chanson ont jugé « inacceptables » mardi 9 avril les « campagnes ciblées sur les réseaux sociaux » contre les artistes participants, tandis que des menaces ont été proférées contre le chanteur représentant Israël.
La participation même d’Israël au concours de cette année, qui doit se tenir début mai en Suède, a déjà été contestée par certains, alors que la guerre à Gaza est entrée dans son septième mois.
Eden Golan indirectement évoqué
L’Union européenne de radiodiffusion (UER), organisatrice du concours, a déclaré dans un communiqué qu’elle comprenait que « les gens veulent engager un débat et exprimer leurs opinions profondes » au sujet de l’actualité au Moyen-Orient.
Mais elle a souligné qu’elle était préoccupée par « des campagnes ciblées sur les réseaux sociaux contre certains de nos artistes participants ».
Le texte ne cite aucun artiste en particulier, mais il a été publié alors qu’Eden Golan, 20 ans, qui représentera Israël, a reçu des menaces de mort sur son compte Instagram.
« Nous soutenons fermement la liberté d’expression et le droit d’exprimer des opinions dans une société démocratique, mais nous nous opposons fermement à toute forme d’abus en ligne, de discours de haine ou de harcèlement visant nos artistes ou toute personne associée au concours », ajoute le communiqué de presse de l’UER.
Cibler les artistes de l’Eurovision est « inacceptable et totalement injuste ». « Ces artistes viennent à l’Eurovision pour partager leur musique, leur culture et le message universel d’unité à travers le langage de la musique. La chaîne publique israélienne est membre de l’UER et peut donc participer au concours Eurovision », poursuit-il.
Les paroles modifiées
L’UER a cependant contraint Israël à modifier les paroles de la chanson « October Rain » d’Eden Golan, la jugeant trop politique, ce qui est contraire aux règles de la compétition.
On pensait que la chanson initiale faisait référence aux victimes de l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre à Gaza.
Le mois dernier, l’Eurovision a accepté qu’elle participe avec une autre chanson, « Hurricane », qui utilise la même musique mais avec des paroles différentes.
« Nous exhortons tout le monde à engager un dialogue respectueux et constructif et à soutenir les artistes qui travaillent sans relâche – dans ce qui est un spectacle de musique et de divertissement – pour partager leur musique avec le monde », conclut le communiqué.