les oppositions accusent Macron d’avoir confisqué le 20h de TF1 et France 2 avant l’élection
La droite et les rebelles ont annoncé qu’ils s’empareraient d’Arcom, alors que le chef de l’Etat doit s’exprimer sur l’actualité internationale jeudi, à trois jours des élections.
Le timing n’est pas vraiment du goût des oppositions. A trois jours des élections européennes, et à la veille du délai de réserve auquel seront tenus politiques et médias, Emmanuel Macron s’exprimera au journal télévisé de TF1 et de France 2 ce jeudi à 20 heures.
L’occasion pour le chef de l’Etat d’évoquer l’élection européenne et l’actualité internationale, alors que le même jour il célébrera la commémoration du 80e anniversaire du Débarquement à Caen (Calvados). Un agenda mémoriel très chargé qui lui permet d’occuper l’espace médiatique dans les dernières heures de la campagne. Quitte à embêter sérieusement ses concurrents, exigeants « même temps de parole » que la majorité présidentielle.
« Quelle urgence peut exiger que le président réquisitionne la nouvelle la veille de la fin de la campagne ?a interrogé le leader de LR, François-Xavier Bellamy sur le temps de parole entre les différentes listes.
« Ce sera « Fidel Macron »
Même indignation chez les Insoumis, dont la tête de liste Manon Aubry s’en est également émue à l’instance de régulation. « C’est quand même gênant (…) En démocratie, il n’y a pas de candidature officielle »a murmuré ce lundi l’eurodéputé au micro de RTL, qui demandera que le « temps d’antenne » du chef de l’Etat « est décompté du temps de campagne de Valérie Hayer ». « Donc jeudi vendredi samedi, ce sera « Fidel Macron » sur toutes les chaînes pour commémorer et s’exprimer sans contradiction, bref faire campagne à l’heure où plus personne ne pourra lui répondre »a ajouté le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure.
« S’il s’en mêle, il devra rendre des comptes », a décidé ce lundi Sébastien Chenu, vice-président RN de l’Assemblée nationale sur Public Sénat. Ceci, alors que Jordan Bardella promet d’exiger une dissolution au lendemain des élections européennes, en cas de défaite du camp présidentiel. «On voit le président qui intervient pour sauver le soldat Hayer qui coule, coule, coule»» s’est moqué le député du Nord.
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Invitée au même moment sur Europe 1, Valérie Hayer a tenté de démystifier la polémique. « Emmanuel Macron ne va pas se cacher. Il s’exprimera le soir d’une journée qui sera un événement international., s’est défendu le candidat macroniste, crédité de 15,5% d’intentions de vote dans notre dernier « rolling » Ifop-Fiducial. Avant de devenir ironique : « Le président a-t-il choisi la date du débarquement et la date des élections européennes ? Il ne va pas venir avec un bulletin de Valérie Hayer !