NouvellesNouvelles locales

Les ONG veulent annuler le renouvellement décennal de l’autorisation du glyphosate dans l’UE


Agir pour l’Environnement, le Criigen et le collectif des maires anti-pesticides réclament l’annulation du renouvellement décennal de l’autorisation de cet herbicide controversé.

Des associations françaises ont saisi le 1er août la Cour de justice de l’Union européenne contre la décision de la Commission de renouveler l’autorisation de l’UE du glyphosate jusqu’en 2033, selon leur avocat et une source judiciaire. Les associations Agir pour l’environnement, le Criigen (Comité indépendant de recherche et d’information sur le génie génétique), et le collectif des maires anti-pesticides réclament l’annulation du renouvellement pour dix ans de l’autorisation de cet herbicide controversé, accordée le 28 novembre 2023 par Bruxelles, a indiqué vendredi à l’AFP Corinne Lepage.

Cette décision a été prise par la Commission européenne faute de majorité lors d’un vote des États membres et à la suite d’un rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) qui estimait que le niveau de risque ne justifiait pas une interdiction. Ces trois ONG françaises et, en parallèle, un collectif mené par le Pesticide Action Network (PAN) Europe, dont Générations futures, avaient rapidement déposé des demandes de révision auprès de la Commission, avant une saisine annoncée de la justice.

« Probablement cancérigène »

PAN Europe a souligné que « Le processus d’approbation a ignoré les études montrant un risque élevé de cancer, des taux de mortalité alarmants des insectes et des impacts majeurs sur le cerveau liés à l’utilisation du glyphosate. »Sans surprise, les deux recours ont été rejetés au début de l’été, a appris l’AFP auprès de Me Lepage, fondateur du Criigen, et de François Veillerette, de Générations futures.

Le glyphosate, substance active de plusieurs herbicides très courants, a été classé en 2015 comme « cancérigène probable » par un centre de recherche de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – conclusion confirmée en 2021 par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). « Il y a un manque d’application du principe de précaution »dénonce Me Lepage, alors que la France a retiré du marché en 2019 le Roundup Pro 360, un herbicide contenant du glyphosate produit par Monsanto. « Si c’est interdit dans un pays européen, comment espérez-vous pouvoir construire un dossier scientifique prouvant qu’il n’y a pas de problème ? »elle est indignée.

La réponse de la Commission est attendue d’ici la mi-octobre avant une audience espérée en 2025, a ajouté M. Lepage. PAN Europe n’a pas encore déposé de recours en raison de retards procéduraux, selon François Veillerette, mais les différentes procédures devraient probablement être jointes.

hd1

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page