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Les œuvres du prêtre slovène Marko Rupnik, accusé d’agression sexuelle, ne seront pas retirées du sanctuaire de Lourdes

Mosaïques de l'artiste et prêtre slovène Marko Rupnik sur la basilique Notre-Dame du Rosaire dans le sanctuaire de Lourdes, le 31 mars 2023.

Cette décision a suscité de nombreuses réactions au sein de l’Eglise. Les mosaïques du prêtre slovène Marko Rupnik, accusé d’agression sexuelle, resteront accrochées dans le sanctuaire de Lourdes, a annoncé l’évêque de Tarbes et Lourdes, Jean-Marc Micas, mardi 2 juillet.

Ces œuvres ne seront cependant pas « plus mis en valeur qu’ils l’étaient jusqu’à présent par le jeu de la lumière », a souligné M. Micas, qui s’est déclaré en faveur d’une décision plus sévère. « Mon opinion personnelle est qu’il serait préférable de (retirer) ces mosaïques ». Cette option « rencontre une réelle opposition chez certains » et elle « ajouterait encore plus de division et de violence »a-t-il expliqué dans un communiqué.

En cause, les mosaïques de Marko Rupnik, théologien et artiste de renommée mondiale, dont plus de deux cents œuvres sont visibles à Lourdes, Fatima (Portugal), Damas (Syrie), Washington (Etats-Unis) et même au Vatican. La raison : il est accusé d’avoir exercé des violences psychologiques et sexuelles sur au moins une vingtaine de femmes pendant près de trente ans, notamment au sein de la communauté qu’il dirigeait à Ljubljana (Slovénie), aujourd’hui dissoute.

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« Une idéologie du statu quo »

A Lourdes, ses mosaïques monumentales sont omniprésentes sur la façade, les portes et les rampes d’accès de la basilique. Pour les victimes, c’est « comme deux bras d’un agresseur qui les entourent et réveillent en eux un traumatisme absolument terrible »Jean-Marc Micas dénoncé au journal La CroixMercredi 3 juillet.

L’évêque avait lancé début 2023 une commission (comprenant des évêques, des experts en art sacré, des victimes et des psychologues) pour réfléchir au sort de ces mosaïques. Les conclusions ont été accueillies avec prudence par les plaignants. L’avocate de cinq femmes, Laura Sgro, qui avait réclamé fin juin le retrait pur et simple de toutes les œuvres de Marko Rupnik des différents lieux de culte, a estimé que cette décision était « un premier pas » qui l’a appelé « d’autres, à court terme ».

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 » De jour « les mosaïques « sera visible et continuera d’alimenter la consternation des fidèles et le sentiment de douleur des victimes »a souligné M.moi Sgro. Pour Matthieu Poupart, membre du collectif laïc Agir pour notre Eglise, interrogé par l’Agence France-Presse (AFP), ce choix « est un pur néant ». Il dénonce également une « immobilité totale » Et « une idéologie du statu quo ».

Procédure contre Marko Rupnik au Vatican

Le débat reste vif au sein de l’Eglise, et même au Vatican, au sujet de Marko Rupnik. Paolo Ruffini, le préfet du dicastère pour la communication, a défendu, en juin, le maintien des mosaïques, selon le magazine jésuite américain AmériqueIl croyait que « Supprimer, effacer, détruire l’art n’est jamais un bon choix ». En plusmLe dicastère lui-même a utilisé des œuvres de Marko Rupnik pour illustrer des publications en ligne, notamment celles du site Vatican News.

A l’inverse, le cardinal américain Sean O’Malley, président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, invité fin juin à  » prudence «  dans l’utilisation de ces œuvres. « Nous devons éviter de donner le message que le Saint-Siège ne se soucie pas de la détresse psychologique dont souffrent tant de personnes », a-t-il ajouté. il avait estimé.

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Une procédure contre Marko Rupnik est en cours au Vatican, après la levée tardive du délai de prescription par le pape François fin 2023. En France, l’affaire intervient après des années de révélations sur des violences sexuelles qui ont secoué l’Eglise. Près de 3,1 millions de visiteurs sont attendus au pèlerinage de Lourdes cette année.

Le Monde avec l’AFP

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Cammile Bussière

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