Les nitazènes, des opioïdes surpuissants, désormais interdits en France
Un tueur microscopique, surpuissant et furtif a été ajouté à la liste des stupéfiants par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Les nitazènes, de la famille des opioïdes de synthèse, sont désormais interdits « production, vente et utilisation »Cette décision, mise en œuvre mardi 9 juillet, intervient dans un contexte de diffusion galopante de cette drogue de synthèse, qui peut être utilisée sous forme liquide, de poudre, de comprimé ou encore dans des sprays pour instillation nasale ou dans des e-liquides.
Les composés chimiques des nitazènes, synthétisés à la fin des années 1950 comme analgésiques, ont été rapidement retirés de la vente en raison de leur rapport bénéfice/risque défavorable. La production, la logistique et le commerce de ces molécules, principalement fabriquées en Chine, aux effets 500 fois plus puissants que ceux de la morphine, sont désormais aux mains de réseaux criminels.
Nitazènes « peut provoquer des surdoses » OMS « peuvent survenir soudainement, dans un délai très court après la prise, et peuvent mettre la vie en danger, en raison de leur puissance »prévient l’ANSM. Ces symptômes peuvent inclure des difficultés respiratoires, des nausées, des pupilles rétrécies et une somnolence profonde pouvant conduire à un coma mortel.
Difficile à repérer
Les nitazènes alarment les experts depuis plusieurs mois. En décembre 2023, un communiqué de presse de l’Association française des centres d’addictovigilance soulignait que ces molécules « réapparaître sur le marché des substances récréatives en 2019-2020, par exemple aux États-Unis, au Canada et en Europe »avant que leur utilisation ne devienne problématique en France au printemps 2023, date à laquelle ils sont « impliqué dans des grappes d’intoxications graves (avec dépression respiratoire et décès) en Occitanie et à la Réunion »Deux décès ont été directement attribués à ces opioïdes et plusieurs hospitalisations d’usagers dans un état grave ont été enregistrées.
Malgré leurs effets dévastateurs, les nitazènes sont difficiles à détecter. Un test urinaire standard ne suffit pas à les détecter et ils peuvent aussi être masqués par la présence d’autres substances dans l’organisme, comme l’héroïne. En effet, c’est souvent à son insu qu’un consommateur peut ressentir cette drogue recherchée pour ses effets euphorisants, lorsqu’elle est mélangée à d’autres substances.
Le timing de la décision de criminaliser l’usage et le trafic de nitazènes au début de l’été n’est pas anodin, souligne l’ANSM. « La consommation de nitazènes peut s’inscrire dans un contexte festif, la perspective des vacances d’été mais aussi de l’accueil des Jeux Olympiques rend ce sujet particulièrement d’actualité ».
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