En reconstituant la cage thoracique d’un Néandertalien, une équipe de chercheurs confirme que nos cousins disparus ne respiraient pas de la même manière que les humains modernes. Ils avaient de plus grandes capacités pulmonaires.
Une équipe internationale d’anthropologues a récemment pu reconstituer en 3D la cage thoracique du squelette de Néandertal, le plus complet jamais découvert à ce jour (celui d’un homme probablement mort il y a 60 000 ans). De quoi apporter un nouvel éclairage sur la façon dont respiraient nos lointains cousins. Il semblerait que ces derniers possédaient des capacités pulmonaires supérieures à celles des Homo Sapiens, permettant ainsi de « nourrir » leurs muscles massifs. Les détails de l’étude sont rapportés dans Communications naturelles.
« La forme du thorax est essentielle pour comprendre le comportement des Néandertaliens dans leur environnement, car elle nous renseigne sur leur respiration et leur équilibre.explique Asier Gomez-Olivencia, de l’Université du Pays Basque et auteur principal de l’étude. Les Néandertaliens sont étroitement liés à nous et ont des adaptations culturelles complexes très similaires à celles des humains modernes, mais leur forme physique est différente de la nôtre sur des points importants.continue-t-il. Comprendre leurs adaptations nous permet de mieux comprendre notre propre chemin évolutif ».
Grâce au scanner, les chercheurs ont pu recréer virtuellement en 3D le thorax de cet homme de Néandertal, décédé 60 000 ans plus tôt. La forme de la cage thoracique semble alors offrir un diaphragme plus grand que celui de l’Homo Sapiens, permettant de stocker un maximum d’air. Il semble également que les Néandertaliens comptaient davantage sur le diaphragme pour respirer (Homo Sapiens s’appuie sur le diaphragme pour respirer). Et sur une expansion de la cage thoracique).
Il semblerait également – comme en témoigne la disposition des côtes qui se connectent à la colonne vertébrale vers l’intérieur – que les Néandertaliens se tenaient également plus droits que nous.
Sur le plan pulmonaire, cette nouvelle découverte fait sens. Les Néandertaliens étaient en fait beaucoup plus massifs que les humains modernes en termes de muscles. Un volume pulmonaire plus important était donc indispensable pour alimenter ces muscles en oxygène.
La reconstruction 3D de la cage thoracique d’un Néandertalien a mis en évidence des différences significatives dans la façon de respirer de ces anciens cousins de l’Homo Sapiens. Dotés de capacités pulmonaires supérieures, les Néandertaliens étaient adaptés à leur morphologie massive, nécessitant une respiration plus efficace pour alimenter leurs muscles en oxygène. Ces découvertes, détaillées dans Nature Communications, enrichissent notre compréhension de l’évolution humaine, mettant en évidence les particularités physiques et adaptatives des Néandertaliens par rapport aux humains modernes. Ils révèlent également une posture plus droite et un usage prédominant du diaphragme, offrant un nouvel aperçu de leur mode de vie et de leurs adaptations environnementales. Comprendre ces différences physiologiques nous permet de mieux apprécier les chemins évolutifs distincts qui ont façonné nos ancêtres et leurs capacités uniques.
Cette étude met également en lumière la remarquable adaptation des Néandertaliens à leur environnement. Leurs capacités pulmonaires accrues, combinées à une respiration centrée principalement sur le diaphragme, suggèrent une capacité à survivre dans des conditions climatiques difficiles et à effectuer un effort physique intense. Une telle physiologie aurait permis à ces hominidés de mieux s’adapter aux environnements froids de la période glaciaire, en optimisant l’oxygénation de leur corps, notamment lors d’activités de chasse ou de survie. Ce trait distinctif pourrait également expliquer leur endurance et leur résistance physique exceptionnelles.
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