« Les mouvements étudiants contre les massacres à Gaza doivent inclure la condamnation des massacres du 7 octobre »
LLa logique coloniale à l’œuvre dans les territoires occupés de Cisjordanie et le massacre par l’armée israélienne de dizaines de milliers de civils à Gaza et à Rafah sont insupportables. Nous condamnons également la large complaisance occidentale à l’égard d’un gouvernement qui ignore depuis tant d’années les règles du droit international et du droit international humanitaire en particulier.
Les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre sont inacceptables, mais ne justifient en aucun cas la boucherie de Gaza. C’est pourquoi nous ne pouvons que soutenir les mouvements de protestation étudiants internationaux qui exigent un cessez-le-feu, l’arrêt des livraisons d’armes à Israël et le respect des droits humains les plus fondamentaux. On ne peut que saluer les citoyens israéliens mobilisés contre les dérives autoritaires de leur gouvernement et qui font de la libération des otages une priorité. On ne peut que condamner la répression menée contre ces mobilisations, ici et là. Gageons qu’un nouvel esprit émergera de tout cela, pour rétablir des liens internationaux progressistes. La route sera longue, nous le savons.
La route est également très fréquentée. Les propositions alternatives ne sont pas nouvelles, elles ont un lourd passé dont les passifs pèsent sur l’inertie. Les mobilisations d’urgence sont nécessaires mais pas suffisantes. Il faut aussi assumer cette lourdeur du dossier. Durant les occupations étudiantes, des débats contradictoires doivent pouvoir avoir lieu sur le fond, c’est-à-dire notamment sur les politiques respectives du Hamas et du gouvernement israélien. On n’en a vu aucune trace ni à Lille, ni à Lyon, ni à Lausanne : aucune critique publique du Hamas, notamment, alors que de nombreux étudiants y étaient prêts, et critiquaient même le manque de démocratie interne, comme l’a déclaré l’un d’entre nous. avons pu le constater à Lausanne.
A gauche, le désordre
Pour la jeunesse de gauche d’aujourd’hui, il n’y a pas une extrême droite, il y en a trois : l’extrême droite pro-israélienne, en soutien inconditionnel aux exactions ordonnées par le gouvernement Netanyahu ou dissimulées par celui-ci ; l’extrême droite française traditionnelle, le Rassemblement National, avec ses groupes radicalisés qui réoccupent les rues et son organisation banalisée aux portes du pouvoir ; et il y a les violences islamo-conservatrices, qui ont tué lors d’attentats en Europe, et qui ont assassiné en Israël le 7 octobre, visant notamment des militants de gauche. Tous sont radicalement opposés à l’égalité des droits et des conditions sociales, aux libertés fondamentales et défendent diverses formes de xénophobie, tant contre les musulmans que contre les juifs.
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