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Derrière le succès de Blablacar, un contrat secret et des économies d’énergie surévaluées

Les locaux de Blablacar, à Paris, en septembre 2015.

Pratique, écologique et même récemment rentable : Blablacar, qui compte plus de vingt millions d’utilisateurs enregistrés en France, s’impose comme un modèle de start-up innovante. « Le leader mondial du covoiturage est français : c’est une fierté ! »s’émerveillait Emmanuel Macron en 2022. Mais, pour y arriver, la start-up a bénéficié d’un soutien discret avalisé par l’Etat, à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros par an, selon les informations du Monde. Un revenu opaque dont Blablacar a été le bénéficiaire quasi exclusif pendant une décennie et continue de bénéficier aujourd’hui.

L’histoire remonte à 2012. La plateforme, alors baptisée Covoiturage.fr, est toujours à la recherche de son modèle économique après six ans d’existence. Une aubaine inattendue lui est alors offerte par un grand groupe français : Total.

L’entreprise, devenue depuis TotalEnergies, doit respecter une obligation environnementale imposée par l’État à tous les fournisseurs d’énergie. La compagnie pétrolière doit financer chaque année un certain nombre d’actions favorisant la sobriété énergétique, dont l’efficacité est mesurée par des certificats d’économies d’énergie (CEE). Ce système pollueur-payeur lui impose de rechercher des « ressources » potentielles en CEE auprès des ouvrages agréés par l’État, comme les travaux d’isolation, les installations de chaudières performantes, les systèmes de fret ferroviaire, etc.

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TotalEnergies a une autre idée : pourquoi ne pas financer le développement du covoiturage, alors que les véhicules particuliers ne transportent en moyenne que 1,4 passager sur des trajets courts ?

La compagnie pétrolière propose alors un deal : pour chaque nouvel utilisateur enregistré, Blablacar générera des CEE, qu’elle vendra à TotalEnergies pour une somme convenue à l’avance. Ce montage sur mesure est validé par le ministère de l’Ecologie, mais les contours précis de cette « opération spécifique CEE » sont tenus secrets.

Un partenariat entre TotalEnergies et Blablacar est annoncé publiquement. Depuis 2012, la plateforme propose des cartes carburant de 20 euros de TotalEnergies à ses nouveaux abonnés. Mais cette offre commerciale n’est que la pointe de l’iceberg. Parallèlement, la compagnie pétrolière verse directement plusieurs dizaines d’euros à Blablacar pour chaque conducteur inscrit. Les CEE deviennent rapidement un atout pour la start-up en quête de nouveaux utilisateurs et de liquidités, un argument pour attirer les investisseurs et un avantage important sur ses concurrents. « Sans le CEE, Blablacar ne se serait jamais développé aussi loin et aussi fort »observe Lancelot Salomon, PDG d’Ynstant, plateforme concurrente.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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