Sciences et technologies

Les montres connectées restent désespérément difficiles à réparer

On repart de zéro. Après des années de lobbying et de législations en tout genre, les téléphones portables sont enfin soumis à des contraintes strictes concernant leur réparabilité. Le monde des montres connectées n’a pas ce privilège et est encore bloqué à l’âge de pierre de la réparation.

En tout début de mois, iFixit s’est consacré au démontage de la toute nouvelle Galaxy Watch Ultra, la nouvelle montre ultra haut de gamme de Samsung. Excellente nouvelle, la montre obtient la meilleure note jamais attribuée à un accessoire de ce type… 7/10. Grâce à une construction relativement peu compliquée et à l’utilisation de vis standards, la montre du fabricant coréen se hisse en tête du classement… sans toutefois obtenir la meilleure note.

Comme le précise la grille d’évaluation du site, la facilité de démontage et de remontage d’un produit constitue 80 % de la note finale. 10 % sont réservés à la présence d’un manuel d’entretien et les 10 derniers points à la disponibilité et au prix des pièces. Sur ce dernier point, la montre de Samsung a du pain sur la planche puisque ni la documentation ni les pièces ne sont facilement accessibles.

Un manque de bonne volonté

Pourtant, d’un point de vue purement matériel, la montre fait mieux que toutes ses consœurs passées par les labos d’iFixit. En deuxième position du podium, on retrouve la Galaxy Watch 5, également signée Samsung, avec une note de 6/10 et en 3e position la Mobvoi TicWatch Pro 5 avec une note de 5/10. Les 7 autres montres démontées par iFixit affichent toutes des notes de réparabilité inférieures à la moyenne. L’Apple Watch Series 9 et la Watch Ultra atterrissent à la 8e et 9e place avec respectivement 4 et 3 sur 10. Google ne fait pas mieux avec ses Pixel Watch 2 et Watch première du nom, à 4/10.

La liste des reproches à faire à ces montres est interminable. Utilisation excessive de colle sur toutes les pièces, nécessité d’utiliser des outils spécialisés, absence totale de tutoriels et de pièces détachées, batteries soudées, remontage quasi impossible… Fini, la coupe est pleine. Contrairement aux téléphones, les montres sont terriblement difficiles à réparer en accessoires, en raison de plusieurs facteurs.

D’abord et avant tout, le manque de bonne volonté des fabricants. Les montres ne sont pas intrinsèquement irréparables en raison de leur taille ou de leur compacité. Après tout, Fairphone a réussi à construire des écouteurs true wireless qui sont plus réparables que les montres des grandes marques. Rien n’est donc impossible. Mais les fabricants ne s’en soucient pas vraiment, car ils n’en ont tout simplement pas besoin.

Le Far West de la réparation

Ni la directive visant à favoriser la réparation des biens ni les nouvelles exigences européennes en matière d’écoconception ne concernent les montres connectées. Ainsi, les Galaxy Watches, Pixel Watches et autres Apple Watch ne sont pas tenues d’offrir un accès facile à leurs batteries, d’être mises à jour au-delà de ce que le fabricant daigne offrir et ne bénéficient pas des garanties plus protectrices offertes par ces deux textes européens. Bref, les montres connectées sont toujours le Far West de la réparation.

La situation n’est pas très différente de celle des smartphones il y a quelques années, mais les progrès réalisés dans une catégorie de produits ne se reflètent pas dans les autres. Les montres connectées étant moins populaires que les smartphones, il faudra du temps, de l’énergie et beaucoup de pression de la part du grand public pour changer les choses.

Jewel Beaujolie

I am a fashion designer in the past and I currently write in the fields of fashion, cosmetics, body care and women in general. I am interested in family matters and everything related to maternal, child and family health.
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