Sciences et technologies

Les montres connectées empoisonnent les esprits

Les montres connectées sont devenues les alliées de notre quotidien, à tel point qu’il est difficile de s’en passer. Initialement perçus comme un gadget inutile, ils ont fait leur chemin, devenant le bras droit de tous. Partir d’une bonne intention ; accompagner et motiver son propriétaire, comment sont-ils devenus le poison de certains ?

Quand le nombre prime sur le sport

Alexandre, qui s’est offert un Montre Samsung Galaxy S6 en août 2023, a rapidement basculé vers le côté obsessionnel de l’usage des montres connectées. Ce docteur en biologie végétale, revenu au sport quelques mois auparavant, pensait qu’avoir une montre l’aiderait à poser son téléphone. Et cela a fonctionné… jusqu’à ce qu’il devienne accro aux données. « Je regardais plus les chiffres que le plaisir que je prenais à faire du sport, avoue-t-il.

Battement de cœur, calories brûlées, temps d’entraînement… tout est devenu une compétition avec soi-même. Si les données étaient bonnes, la session a réussi. Sinon, elle perdrait tout intérêt. La montre avait pris le pas sur le simple plaisir de bouger.

Ce témoignage est loin d’être isolé, sur les réseaux sociaux, notamment TikTok, de nombreuses personnes construisent leur contenu en affichant précisément le nombre de calories brûlées par jour annoncé par leur montre connectée.

@the.real.loss.boss… et je marcherais 500 miles et j’en marcherais 500 de plus ! 🚶‍♀️🚶🏼#10k #pas #calories #caloriedeficit #weightloss #fitness #health #learnontiktok ♬ son original – Neil | Le vrai patron des pertes

Des nuits influencées par les algorithmes

Le problème ne s’arrête pas là. Les montres connectées, en plus de nous suivre dans nos activités sportives, envahissent également notre sommeil. Chaque matin, Alexandre vérifiait religieusement son « score de sommeil ». Et même s’il se sentait reposé, si sa montre lui indiquait qu’il avait mal dormi, cela lui gâchait le reste de sa journée. « Parfois, je me sentais bien, mais le score était mauvais, alors je me disais que je n’avais pas bien dormi », raconte-t-il.

Cette situation est loin d’être rare. Séverine, qui utilise son Apple Watch pour surveiller sa fréquence cardiaque, a également remarqué que les données pouvaient la perturber. «La montre m’indique que j’ai dormi six heures, mais je sais que j’en ai dormi quatre», explique-t-elle. Résultat ? Elle commence à douter de ses propres sentiments.

Dépendance aux notifications due aux montres intelligentes

Au-delà des données, les montres connectées créent également une nouvelle forme de dépendance : celle des notifications. Séverine l’avoue volontiers : elle est devenue accro à sa montre. « Je vérifie tout le temps si j’ai reçu un message, même si je n’ai pas ressenti de vibration. » Porter une montre qui affiche constamment des informations nous transforme finalement en observateur de notificationsincapable de vous arracher à votre écran, même lorsque vous n’avez rien d’urgent à vérifier.

Malgré ses efforts pour activer le « mode Travail » sur son iPhone et limiter les interruptions, elle avoue que la tentation de jeter un coup d’œil à sa montre est toujours là. Lassée de cette situation, elle envisage même de revenir à une montre classique, histoire de retrouver un peu de tranquillité d’esprit.

Un retour aux sources ?

En recherchant des informations sur notre santé et notre bien-être, on finit parfois par se perdre dans les données et perdre de vue l’essentiel : l’écoute de son propre corps. Ces montres, censées nous faciliter la vie, peuvent à terme créer de nouvelles sources de stress. Alexandre a déjà pris une décision : il ne porte plus sa montre la nuit, pour éviter que les algorithmes ne gâchent ses matinées. Séverine, de son côté, réfléchit de plus en plus à abandonner son Apple Watch, histoire de renouer avec elle-même.

Jewel Beaujolie

I am a fashion designer in the past and I currently write in the fields of fashion, cosmetics, body care and women in general. I am interested in family matters and everything related to maternal, child and family health.
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